En concert au Metronum le 02/07/21 ( 1ère partie du co-plateau avec San Salvador )
L’été commence à peine à monter en température, alors chiche que le thermomètre va faire un bond ce vendredi soir à Toulouse quand la vibrante chanteuse italienne MARIA MAZZOTTA et les ambianceurs explosifs de PULCINELLA vont allumer le METRONUM avec leur nouvel album GRIFONE.
Venez écouter Maria, comme elle embrase, et les danses de ces fous de Pulcinella.
Ils ont peu joué ce répertoire et n’attendent que ça : Pulcinella – notre déluré quartet toulousain qui se prend pour un orchestre – et Maria Mazzotta, une des personnalités les plus emblématiques de la région des Pouilles au sud de l’Italie.
Leur rencontre remonte à l’édition 2018 du Festival Toulouse d’été où une carte blanche avait donné l’idée à Pulcinella d’inviter Maria sur la foi d’une polarité forte ancrée dans la Tarentelle, musique et danse populaire italienne, fondatrice du quartet, et bien dosée dans le biberon de Maria ça va de soi ! L’idée, chez Pulcinella, était alors de relooker leur show Grand déballage en Bal’dente, pour orner et booster les chansons populaires de Maria. Cette femme, il faut la voir, l’entendre, c’est un bouillonnement, une ardeur communicative comme pas deux.
La météo avait finalement eu raison de cette première date et, l’une et les autres forts occupés sur d’autres projets, ils n’ont finalement pu jouer ce show qu’en 2019, sur la scène du Festival Rio Loco à Toulouse. Courte tournée ensuite, covid oblige. Le projet d’album est né alors, enregistré il y a un an.
Maintenant c’est la reprise pas vrai ?!
Certes, Pulcinella peut faire dans l’intime, dorloter du langoureux, mais ces malicieux ambianceurs sont aussi capables de lâcher tous leurs chevaux, passant du cercle circassien au funk, de l’afrobeat au merengue ou au paso doble, sans oublier la tarentelle et la pizzica. Ce qui est arrivé devait donc arriver !
Maria Mazzotta est une authentique voix d’or, pétillante et véhémente, parfois sauvage ou déchirante, mais toujours passionnée. Lorsqu’elle était la voix du célèbre ensemble Canzoniere Grecanico Salentino, dans les duos qu’elle promène aujourd’hui en Europe pour la tournée de son album Amore Amaro, son fil rouge est indéniablement resté celui d’une musique populaire méditerranéenne incroyablement vivante, bien loin de l’image d’Épinal des musiques « folkloriques ».
Dans nos régions du sud, des pays rudes, souvent pauvres, la musique populaire et les chants, les danses traditionnelles, ont une fonction sociale : celle de rassembler et de raconter mais aussi de se libérer, de lâcher l’énergie ensemble. Cette musique populaire est présente dans toutes les circonstances de la vie, où on voit par exemple les bandas (fanfares) accompagner toutes sortes d’événements ; cette musique est vivante parce qu’on en a besoin.
Dans ces communautés villageoises ou lors de rassemblements plus importants, il faut voir avec quelle ferveur le public porte ses chanteuses, ses chanteurs, et ses musiciens, comme Maria Mazzotta ou le regretté Uccio Aloisi, et comment ceux-ci sont capables d’enflammer toute la place.
A l’idée d’installer la voix de Maria au milieu de notre Grand Déballage et d’en faire un Bal‘dente, il était clair pour nous qu’il fallait revoir ou épurer les arrangements complexes tricotés de tous nos instruments pour faire la place à la voix. On a voulu un écrin pour cette voix puissante et chaudement colorée, proche des sonorités cuivrées des saxophones, pour qu’elle trouve dans nos propositions de quoi allumer cette énergie, cette follia libératrice qui semble nous réunir.
Heureusement, cette idée n’est pas restée longtemps que sur papier :
On a très peu répété ; Maria comme nous, on joue beaucoup – et Maria est souvent à l’étranger avec ses différents projets. En quelques séances l’interface s’est mise en place, nos cinq personnalités musicales se sont accordées à l’instinct. C’est quelque chose de très important chez Pulcinella : on travaille ensemble, on valide par le plaisir, et il faut que ça se sente, tant au niveau de l’entente entre musiciens, que dans le choix des morceaux qu’on va jouer – ou pas. Et ce truc qu’on cultive avec Pulcinella depuis plus de quinze ans, on l’a trouvé instantanément avec Maria ! [Ferdinand Doumerc, Pulcinella]
Maria ne dit pas mieux :
Bien sûr j’ai été séduite par les atmosphères et l’originalité des musiques de Pulcinella, mais aussi par la follia qui peut monter et exploser dans certaines de leurs compositions, c’est ça qui m’a décidé d’y aller, de tenter. Ma première collaboration avec Redi Hasa – un autre porteur de follia, il y a longtemps, c’était dans un groupe de jazz, et même si Pulcinella c’est pas l’archétype du groupe de jazz, l’idée de me frotter à nouveau à cette créativité très libre a aussi pesé dans la balance.
Et je dois dire que dès les premières répétitions, toutes ces hypothèses se sont confirmées : c’est la première fois que je partage à ce point la puissance libératrice de la pizzica avec des musiciens qui ne sont pas de cette culture !
Pour ceux qui les connaissent séparément, dans leur répertoire antérieur, il est clair en effet que ces fortes têtes ne perdent rien de leur caractère dans ce nouveau projet : une alchimie dynamique est à l’œuvre, stimulante de part et d’autre, fertile au point de les engager en toute confiance sur l’exploration de chansons plus profondes (Cosa Resta, Avanti), écrites par Pulcinella pour l’album; des propositions plus complexes mais tout aussi denses en énergie, auxquelles Maria a tout naturellement apporté sa contribution.
Dans le même esprit, Pulcinella a développé certaines chansons traditionnelles apportées par Maria et les a emmenées dans des ailleurs insoupçonnés. Bella ci dormi en est un exemple bouleversant, investi par Maria avec l’émotion intacte du contexte originel de la chanson, dans les arrangements pourtant progressistes ou free de Pulcinella.
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Imaginez alors la fièvre qui va se répandre au Metronum sous la piqûre des tarentelles et autres pizzicas poussées sans répit par Maria et Pulcinella … Combien résisteront au vertige ? Pour qui la tentation de la transe ? Danses embrasées, hypnotiques, ce sera alla follia !
Album GRIFONE paru le 25/06/21
Maria Mazzotta : chant, tamburello
Pulcinella:
Florian Demonsant : accordéon, orgue Elka, chœurs
Ferdinand Doumerc : saxophones, flûtes, métallophone, clavier Armon, monotron, chœurs
Pierre Pollet : batterie
Jean-Marc Serpin : contrebasse, chœurs
https://metronum.festik.net/san-salvador-pulcinella-et-maria-mazzotta/1
INFOS PRATIQUES: Concert debout, grande salle. Consignes d’hygiène et de sécurité en vigueur (Port du masque et gel hydroalcoolique à disposition sur site)
La belle chronique chez FIP
pulcinellamusic.com