Les 2 Alfred, un film de Bruno Podalydès
Alexandre (Denis Podalydès) vient de se voir mis à l’épreuve par son épouse, officier dans les sous-marins. Son enjeu est de trouver un travail et de prouver en deux mois, pendant qu’elle est en plongée, qu’il est capable de s’occuper aussi de leurs deux enfants, en très bas âges…
Bingo, Alexandre trouve un job dans une start-up, The Box. Sauf que la porte d’entrée de la boîte en question est… de ne pas avoir d’enfant ! Nécessité faisant parfois loi, voici notre bon et lunaire Alexandre dans les arcanes du mensonge permanent. Cela dit il va être aidé dans cette entreprise par un inconnu qui se cramponne à lui, Arcimboldo (Bruno Podalydès), un homme de sa génération se qualifiant « d’entrepreneur de lui-même ». Ses premiers pas chez The Box vont le mettre en présence d’un univers complétement décalé dans lequel un collègue vapote un « gigot d’agneau fenouil », d’autres jouent au ping-pong ou au trampoline, etc. En fait toute une mythologie aussi récente qu’ubuesque de la nouvelle entreprise branchée, une mythologie régressive qui ne peut cacher longtemps une forme de management très étudié penchant sérieusement vers le paternalisme. Mais ceci est autre histoire. Pour l’heure, sous la tutelle tyrannique de Séverine (Sandrine Kiberlain), Alexandre commence à travailler, se déplaçant avec des voitures sans chauffeur, participant à des conférences via des « weboot », intégrant un univers parallèle complètement (dé)connecté reculant les limites de l’humain.
Le résultat est un film un brin loufoque, creusant sans décaper véritablement les nouveaux mondes du travail et ses excès tangibles, pour ne pas dire dangereux, voire mortels. La séquence du livreur est tétanisante… Bruno Podalydès met en scène des personnages finalement assez insouciants considérant leur famille comme une variable d’ajustement. En fait une comédie légère sur un thème qui ne l’est pas du tout. Et du coup nous nous trouvons entre deux eaux, mal à l’aise, face à des comédiens un peu en roue libre… Et d’imaginer ce qu’un Dupontel aurait tiré de véritablement grinçant, voire saignant, d’un tel sujet !
À l’affiche dans votre cinéma : Cinéma ABC – American Cosmograph – Véo Muret – Gaumont Toulouse Wilson – UGC Montaudran – CGR Toulouse Blagnac – Utopia – Gaumont Labège