Événement rarissime, le Théâtre du Capitole aura ses portes ouvertes pour ce mois de juillet 2021. Et pour vous remettre de tant de frustrations passées, ses responsables ont décidé de vous attirer vers lui avec des affiches sentant bon, émotion et joies diverses, soit musique pure, chant et danse. Consultez le programme. Il est indispensable pour remplir votre agenda. C’est du 6 au 21.
Il est l’homme-orchestre du programme, c’est le directeur artistique Christophe Ghristi
Pour ouvrir ces Nuits d’été au Capitole, ce sera Jordi Savall et son Concert des Nations que tous, nous attendions avec grande impatience en février avec sa version concert d’un opéra rare de Vivaldi, Teuzzone. Nous nous vengerons avec, le 6 juillet, un programme dénommé Villancicos criollos, des musiques du Portugal, d’Espagne et d’Amérique latine du XVIè et XVIIè et XVIIIè. Grâce à l’unique gambiste, infatigable explorateur, au profil d’ascète de Zurbaran, la musique ancienne s’est mise à construire de magnifiques châteaux en Espagne, et même partout ailleurs.
Autre élément de la saison passée qui voit enfin sa réalisation sur trois dates, c’est l’Hommage à Déodat de Sévérac, le 7 et 8 et 10. Nous sommes toujours dans les 100 ans de la disparition du plus occitan des musiciens de la Belle Époque. Celui qui a toute sa vie fait entendre le son, les rythmes et les couleurs de notre région dans ses partitions. Un peu en arrière de collègues au devenir plus prestigieux comme Fauré, Debussy et Ravel , la première soirée est occupée par Le Roi Pinard, opérette inédite suivie d’extraits d’Héliogabale, tragédie lyrique. Dans la distribution, nous retrouverons des artistes comme Anaïs Constans, placés sous la direction d’Anne Le Bozec. Le 8, ce seront des mélodies et chansons avec toujours au piano Anne Le Bozec et le chant de Françoise Masset, Adèle Charvet, et Carl Ghazarossian. Après le chant, le piano de notre compositeur avec au clavier Nathanaël Gouin qui interprètera des œuvres de Déodat de Sévérac mais encore de Magnard, D’Indy et Albeniz .
Le vendredi 9, les Chœurs du Capitole et leur Directeur Alfonso Caiani vont se venger de cette inactivité forcée avec une œuvre taillée pour eux, la fameuse Cantate scénique Carmina burana de Carl Orff, si prisée des concerts avec chœurs. On rappellera le sous-titre « Chants profanes, pour chanteurs solistes et chœurs, avec accompagnement instrumental et images magiques ». La partition connaît un succès tel qu’elle a fourni plusieurs tubes. Question musique, nous aurons deux pianos avec au clavier Nino Paviennichvili et Jonas Vitaud. Les trois solistes principaux seront la soprano Annick Massis, le ténor Levy Sekgapane et le baryton Aleksei Isaev.
Le corps de Ballet du Capitole est aussi présent avec une véritable Carte blanche, soit des extraits chorégraphiés choisis par les danseurs et commentés par eux, sous l’égide de leur Directeur Kader Belarbi. C’est pour le dimanche 11 de17h à 20h.
C’est aussi l’occasion le dimanche 18, 17h et 20h de rendre un Hommage à celui qui fut pendant près de vingt ans le Directeur artistique du Théâtre, Nicolas Joël. On ne reviendra pas ici sur ses programmations et pour chacun des opéras donnés le soin apporté au choix de chaque artiste. On n’oubliera pas non plus ses propres mises en scène. Deux clins d’œil faits ici en guise d’hommage. Le premier concerne sa mise en scène de Mireille, opéra de Gounod avec lequel il ouvre la saison de son arrivée à l’Opéra national de Paris qu’il rejoint dès son départ de Toulouse. Autre clin d’œil, il œuvre pour l’opéra contemporain Akmatova, sur une projection du compositeur Bruno Mantovani et sur un livret de Christophe Ghristi, grand amoureux de la grande poétesse russe Akmatova.
Le samedi 17, à 20h, c’est le feu d’artifice vocal autour du ténor français Benjamin Bernheim, nouvelle “coqueluche“ des plateaux des grandes scène lyriques internationales. Des airs d’opéras français et italiens, des ensembles vocaux aussi d’ouvrages de compositeurs célèbres comme Gounod, Massenet, Thomas, Rossini, Verdi et Rossini. À l’œuvre, bien sûr Benjamin Bernheim, mais encore Anaïs Constans et autre soprano Lila Dufy, le baryton Mikhail Timoshenko déjà applaudi au Capitole et tout ce petit monde sera placé sous la baguette de Marc Leroy-Calatayud. Une vraie célébration de ce qu’est l’art lyrique.
Toujours dans cet art du chant si difficile, nous aurons un Midi du Capitole le jeudi 15 intitulé Les amoureuses, avec des airs et mélodies allant de Rossini à Barbara en passant par Viardot, Granados,……C’est la mezzo-soprano Aude Extremo qui vous charmera accompagnée au piano par Étienne Manchon.
Disons-le, le lundi 19, c’est une Grande, une très Grande artiste du chant lyrique, j’ai nommé la soprano bulgare Sonya Yoncheva. Reconnaissons que son seul nom à l’affiche d’un opéra déplace la foule de ses aficionados. Nous l’avons ici dans un récital intitulé “AD UNA STELLA“ de mélodies italiennes. L’excellent accompagnateur Antoine Palloc est au piano. À défaut de sa présence dans un opéra, ne la ratez pas dans ces bijoux de mélodies : Noël, ce n’est pas tous les jours du calendrier.
Chacun dans leur domaine, inutile de les présenter. Le ténor Emiliano Gonzales Toro est un habitué de la scène du Capitole tandis que Thomas Enhco est une valeur incontournable de la scène jazzistique, faisant presque des infidélités à sa famille dans le choix de la musique qu’il défend.
Ils sont réunis ici le mardi 20 dans un Hommage à la chanteuse et folkloriste chilienne Violeta Parra, celle que l’on a baptisé “l’âme intransigeante du Chili des pauvres“. Elle sera aussi en 1965, la première artiste sud-américaine à faire l’objet d’une exposition personnelle au Musée des Arts décoratifs de Paris. Un personnage, en somme qui lui vaudra aussi le qualificatif de “un vrai pétard allumé“.
Jakub Orlinski va clore ce Festival le 21, à 20h. Le contre-ténor polonais est accompagné dans son programme, baptisé Facce d’amore, par la formation Il Pomo d’Oro qui depuis 2012 fait l’unanimité dans le milieu de la musique baroque. Ce seront airs et symphonies, ou plutôt, arias et sinfonias d’opéras de musiciens comme Cavalli, Bononcini, ………Nous sommes en plein dans le baroque. Dans le milieu de cette musique, les places sont chères en tant que contre-ténor. Entré sur la scène de façon plutôt…fracassante, Jakub a su y bâtir sa place, aidé en cela aussi par un physique avantageux, un atout qui n’est pas à négliger, après tout, et c’est tant mieux pour lui. Peut-être gratifiera-t-il son public de quelques figures de “break-dance“, une spécialité qu’il aime beaucoup et il en a le droit !!! Des éléments de danse bien éloignés de celles des castrats, mais nous sommes en 2021 ! Et vive le chant baroque !!!!!!
Ne pas oublier ce film muet américain culte de 1925, Le Fantôme de l’opéra, qui sera projeté en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse le mardi 13 juillet à 20h. La voix de la soprano Vannina Santoni sera accompagnée par l’orgue de Thierry Escaich. Attention, ne pas confondre avec moult remake de ce film : nous sommes bien dans les sous-sols de l’opéra Garnier à Paris il y aura bientôt cent ans !!!
Nuits d’été au Capitole
Crédit photos
Christophe Ghristi © Pierre Beteille / Jordi Savall © David IG / Alfonso Caiani © Patrice Nin / Ballet Du Capitole © David Herrero / Benjamin Bernheim © Christoph Koestlin / Aude Extremo © Christine Ledroit-Perrin / Sonya Yoncheva © Gregor Hohenberg – Sony Music Entertainment / Jakub Orlinski © Jiyang Chen