Villa Caprice, un film de Bernard Stora
Voilà près de dix ans que ce réalisateur n’était pas apparu sur nos agendas. Ce retour se fait, sans nul doute, grâce à la réunion de deux stars du cinéma hexagonal.
Le sujet mélange allègrement la politique, les affaires et la justice. Rien de bien original comme cocktail dans la mesure où ce thème fait notre actualité quotidienne. Mais pourquoi pas ? Le scénario met en présence un quinqua richissime, Gilles Fontaine (Patrick Bruel que l’on a connu beaucoup plus convaincant), et un ténor du barreau parisien, Luc Germon (Niels Arestrup…dans son répertoire). Le premier a quelques soucis avec la police car, dans la scène liminaire, celle-ci vient perquisitionner sa somptueuse (doux euphémisme) villa de la Côte d’azur. Il semble que Fontaine en ait fait l’acquisition à un prix que l’on pourrait qualifier de complaisance. Problème, la transaction en question est passée par les mains du politicard local…, lequel bénéficie depuis longtemps des largesses financières dudit Fontaine. Vous me suivez ? Du très banal en fait. Cependant Fontaine ne le prend pas complétement à la légère et demande à Germon de le défendre. Démarre alors un véritable duel entre les deux hommes. Oui, un duel car à l’évidence nos deux « héros » n’ont pas la même notion de l’honnêteté. Au cours d’un week end azuréen, Fontaine présente Jérémy, le jeune skipper de son bateau (Paul Hamy, parfait de présence et de ton, lui !), à l’avocat… Quelques plans et regards ne laissent que peu de doutes sur l’objet de cette rencontre. Y aurait-il du chantage dans l’air ? Même pas. Le réalisateur, malgré une véritable intrigue à torturer dans tous les sens, dont le sujet de la manipulation, se contente d’enchaîner de très belles prises de vue d’intérieurs plus que bourgeois et de panoramas maritimes à couper le souffle.
Ajoutez à cela des dialogues un brin convenus ainsi que des situations tellement prévisibles et l’ennui vous attend au tournant. Et ce ne sont pas les présences de troisièmes rôles tenus par Michel Bouquet, Irène Jacob et Laurent Stocker qui peuvent sauver ce film dont on comprend bien l’ambition mais qui, hélas, ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes sur des magouilles qui ne font même plus la Une des Journaux télévisés.
À l’affiche dans votre cinéma : CGR Toulouse Blagnac – Gaumont Labège – Véo Muret