Pour l’association Les Arts Renaissants, le prochain concert du 15 juin représente le renouveau des soirées musicales en présence d’un public trop longtemps éloigné du contact direct avec les artistes. Le 15 juin prochain, l’ensemble Masques retrouve enfin le chemin de la Ville rose. A 20 h, dans la nef du Temple des Salins, les musiciens présenteront enfin leur programme initialement prévus pour le 21 janvier 2021, programme habilement titré : « Bach burlesque : entre bière et café » !
Les musiciens de l’Ensemble Masques – Photo David Samyn –
Formé autour d’un noyau de six instrumentistes spécialisés en musique baroque, l’Ensemble Masques tire son nom des « masques » de l’Angleterre élisabéthaine, spectacles dans lesquels cohabitaient poésie, musique, danse et théâtre. Réunis autour du claveciniste Olivier Fortin, les membres formant le noyau de l’ensemble mènent des carrières de solistes et d’interprètes au sein de prestigieux ensembles internationaux de musique ancienne. Depuis sa création, l’Ensemble Masques a délibérément choisi d’explorer différents répertoires des 17ème et 18ème siècles et non de se cantonner à un style ou à un genre. Cette curiosité, inséparable de son identité, est le reflet de la réalité de la composition à l’époque baroque dans laquelle se sont croisées et mélangées différentes influences. Elle a ainsi conduit l’Ensemble à aborder de façon approfondie la musique germanique du 17ème siècle, de pratiquer des choix artistiques sous-tendus par un goût pour les échanges, les mélanges, les emprunts et la mixité, comme en témoigne d’ailleurs la variété de nationalité des musiciens qui le composent.
Le fondateur et directeur de l’Ensemble, Olivier Fortin pratique avec art le clavecin et l’orgue. Lauréat du Concours international Bach de Montréal, du Concours d’orgues au Festival de musique ancienne de Bruges, il est très sollicité pour ses qualités de soliste et de chambriste. De 2004 à 2008, il a enseigné le clavecin et la musique de chambre au Conservatoire de musique de Québec et il enseigne chaque année dans le stage de perfectionnement Tafelmusik Summer Institute à Toronto.
L’ensemble Masque a choisi de dévoiler, dans ce programme toulousain, un aspect peu diffusé de Johann Sebastian Bach, celui de ses cantates profanes. On connaît le vaste corpus de ses plus de deux-cents cantates sacrées (sans compter les disparues !), mais assez peu le petit monde des cantates profanes. Le 15 juin prochain, nous entendrons les deux opus les mieux connus, la Cantate BWV 211 dite « Du café » et la Cantate BWW 212 « Des paysans ». Composées, la première, pour le divertissement des clients du célèbre café Zimmermann et l’autre pour la fête organisée à l’occasion du 36ème anniversaire de Carl Heinrich von Dieskau, surintendant des impôts qui avait hérité d’un certain nombre de propriétés non loin de Leipzig, ces deux cantates mettent en scène, telles des opérettes miniatures, des personnages pittoresques, leur préoccupations et leurs intérêts. Un univers dans lequel les solistes et les musiciens de l’Ensemble Masques partagent le plaisir d’un Bach humoristique qui amuse en mettant en musique des protagonistes aux caractéristiques humaines connues de tous. Deux pièces instrumentales viennent compléter ce programme.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse