Muriel Barbery publie Une rose seule aux éditions Actes Sud et suit la trajectoire d’une femme en quête d’identité.
Il était l’un des romans très attendus de cette rentrée littéraire 2020 et il répond à la promesse d’une lecture intimiste et profonde. Une rose seule nous permet de replonger dans l’écriture de Muriel Barbery. Une écriture faussement douce qui scrute les fragilités de l’âme. Rose est une femme assez solitaire. La quarantaine, elle est botaniste et vit en France. Son quotidien est plutôt routinier, voire ennuyeux. Des amants, parfois. Pour passer le temps. Mais rien ne semble égayer sa vie souvent trop fade. Soudain, une nouvelle vient semer le désordre dans sa vie. Son père vient de mourir.
Le Japon en héritage
Rose n’a jamais connu son père. Un japonais qu’elle n’a jamais vu. Elle ne sait rien de lui et ne veut rien savoir. Mais voilà qu’un notaire veut la rencontrer, elle doit faire le voyager, aller au Japon et découvrir le legs de son père. C’est à contrecœur que Rose se résigne à partir. Elle espère que tout ira vite et que bientôt l’histoire restera derrière elle. Sauf que ce n’est pas elle qui décide.
Paul, l’assistant de son père, l’attend à son arrivée. Il lui dit qu’il est en charge de l’escorter durant son séjour. Et quel étrange séjour. Rose ne verra le notoire qu’une fois avoir découvert plusieurs lieux du pays. Des temples, majoritairement. Elle n’y comprend rien, elle s’agace. Mais à force de témérité, Paul lui apprendra peut-être la patience, et surtout lui fera découvrir la véritable histoire de son père.
Ce court roman se lit sur le bout des lèvres tant l’émotion y est toujours à fleur de peau. L’écriture délicate de Muriel Barbery dresse le portrait d’une femme qui oscille entre ténèbres et éclat, entre peur et bravoure. Elle décrit enfin le Japon avec une finesse d’observation très juste faisant de lui un personnage à part entière, miroir de Rose. Promesse tenue, ce roman est une parenthèse enchanteresse qui défie le destin.
Muriel Barbery, Une rose seule, Actes Sud, 160 p.
Photo : Barbery Muriel © Boyan Topaloff
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