Pour son premier roman, la journaliste toulousaine Maylis Adhémar nous propose une plongée particulièrement toxique dans le milieu de l’intégrisme religieux catholique, à l’instar de Sara Suco dans son film Les Eblouis (2019). Ici il va être question de Sixtine, jeune fille élevée dans une tradition religieuse littéralement extrémiste. Elle est croyante et, pour elle, ce n’est pas un problème.
La vie est belle au milieu des messes et des rituels domestiques quotidiens. Et puis, c’est tellement rassurant… La vie est d’autant plus charmante que Sixtine va convoler en justes noces avec Pierre-Louis Sue de la Garde, rejeton formaté d’une famille traditionnaliste jusqu’au bout des ongles. Mais le Prince charmant en question est-il aussi charmant qu’il en donne l’air ?
Sa participation fréquente aux virées musclées de la Milice des Frères de la Croix inquiète Sixtine. Bien sûr Pierre-Louis fait cela pour la plus grande gloire de Notre Seigneur pense-t-elle. Il est donc parfaitement légitime lorsqu’il va casser de l’homo, ou manifester contre la GPA ou autre PMA. Et puis, même si ce ne fut pas une partie de plaisir, ils viennent de concevoir un enfant, le premier d’une longue lignée de petits Sue de La Garde certainement. Il se prénommera Foucault a décidé en solo le père. Au milieu de prières et de mortifications, Sixtine baigne dans un bonheur écrit sur papier bible. Alors qu’un lourd secret soigneusement enfoui rougeoie encore dans la famille de Sixtine, un drame survient. Un drame salvateur pour Sixtine et son enfant.
Le livre nous fait suivre ensuite le chemin de renaissance que va emprunter la jeune femme. Auparavant il ne nous aura rien caché de son endoctrinement mental sous couvert de péché et de rédemption qui sont les armes fatales des sectes chrétiennes.
Un roman avez-vous dit ? Dans tous les cas un premier livre parfaitement maîtrisé, conjuguant adroitement les éléments-clés d’un thriller et l’évocation saint-sulpicienne d’une jeune proie tombée dans les filets mortifères de l’intégrisme.
Maylis Adhémar © Rémy Gabalda