Compte rendu concert. Quarantième Festival International de Piano. La Roque d’ Anthéron. Parc du château de Florans, le 7 Août 2020.
Intégrale des 32 sonates de Ludwig Van BEETHOVEN (1770-1827).
Deuxième concert. Parc du Château, Espace Florans 17 h .
Sonates 6 ; 7 ; 8 ; 9 ; 10 ; 11. La virtuosité se complexifie.
Claire Désert. Emmanuel Strosser. François-Frédéric Guy. Manuel Viellard. Jean-Efflam Bavouzet.
Pour se prémunir de la chaleur, le concert de 17 h se déroule au fond du parc dans un espace où le soleil ne darde jamais. Une scène est comme improvisée face à une superbe allée de platanes. Il est difficile de voir le pianiste car il n’y a pas de gradins, une petite sonorisation discrète aide l’oreille pour les spectateurs du fond du parc. L’air est doux, la lumière superbe. Claire Désert avec discrétion et pudeur s’engage dans la sixième sonate, œuvre pas vraiment géniale mais explorant une forme en trois mouvements au lieu de quatre. Les phrasés sont souples, l’élégance est de mise avec cette interprète sensible.
Puis Emmanuel Strosser dans la septième sonate nous séduit par un équilibre sonore parfait. Le legato dans le largo est somptueux. La virtuosité du rondo final exulte.
C’est François Frédéric Guy qui se lance dans la sonate faisant partie des plus célèbres, la huitième, nommée « Pathétique ». Et les trois mouvements se déroulent avec beaucoup d’émotion. François-Frédéric Guy vient de graver une intégrale des sonates de Beethoven remarquable et a fait une tournée de concert avec l’intégrale de ces sonates. Il a un sens du discours beethovénien qui semble évident, il donne à cette sonate la dimension exacte, celle du génie mais qui a encore de la marge. Ainsi il est capable de nuances bien organisées, le tempo est mesuré, les couleurs superbes. Il phrase avec générosité, respire et donne à comprendre toute la structure. C’est un piano limpide, franc, généreux et simple.
Emmanuel Strosser revient pour la neuvième sonate dans une interprétation équilibrée, sans surprise, confortable. Le temps s’écoule avec facilité en si bonne compagnie.
François Frédéric Guy revient pour la dixième sonate, avec sérénité et calme, il pondère une interprétation somptueuse.
Terminer le concert revient au jeune Manuel Vieillard avec la onzième sonate. Il joue avec une très belle fluidité et son piano chante. Le bel canto est aussi présent dans le piano de Beethoven ! Ce jeune homme nous le rappelle avec art. Il équilibre parfaitement son interprétation entre virtuosité et sentiment. Il n’est pas évident pour un jeune pianiste de faire sa place si bellement après les trois « grands » de l’après-midi. Il convainc le public qui l’applaudit chaleureusement. Manuel Vieillard est un artiste à suivre assurément !