JOY ASCENSION | nouvel album de Macha Gharibian (2020)
Dans les moments calmes d’une quarantaine qui se prolonge, on bénit ces échappées belles pour l’imaginaire offertes par la lecture et la musique, saines alternatives au vacarme des news et autres rumeurs de comptoirs qui toutes enferment. JOY ASCENSION, nouvel album de Macha Gharibian sorti en janvier 2020, ouvre assurément une de ces fenêtres salutaires.
Sa musique est de celles qui échappent aux étiquettes. Fille du grand Dan GHARIBIAN (ex Bratsch), Macha a naturellement infusé dans l’écosystème complexe de son univers personnel les sonorités des ballades arméniennes et russes, autant que les rythmes tziganes et le rebetiko bluesy de cet héritage.
Pianiste, elle se frotte au jazz, tâte du Fender Rhodes, et place une voix de chanteuse qui révèle aujourd’hui une belle maturité. Mais avant tout elle compose intuitivement, à la manière d’une plasticienne, des pièces mélodieuses ou rythmées toujours irriguées d’une époustouflante musicalité. JOY ASCENSION chatoie de résonances arméniennes ou géorgiennes tissées sur une trame jazz qui laisse souvent affleurer des tessitures rondes et riches. L’ensemble séduit et captive comme la fleur de peau au toucher d’une caresse.
La musique de Macha Gharibian est une alchimie rare. Le contraire d’un patchwork. Elle est un voyage avec toutes ses surprises. La lumière changeante d’une journée, accordée aux pulsions qui font les pas-de-côté. Avec le parcours de ses albums précédents et nourrie de rencontres déterminantes (le batteur Dre Pallemaerts et le contrebassiste Chris Jennings pour ne citer que les comparses de son dernier opus), Macha semble avoir mûri ce JOY ASCENSION comme on dessine un chemin secret, une invitation qui résonne aujourd’hui d’une fraîcheur plus que bienvenue.
A l’esprit rendu confus par la perte de repères dans ce contexte de crise inédit, on rend singulièrement service en favorisant les pensées et les humeurs qui renforcent la vitalité native de l’Humain. Une spirale ascensionnelle, à l’image de la dynamique de cet album – à découvrir.
Cette photographie, tirée de mes archives personnelles, symbolise à la fois l’enfermement et l’issue vers le haut, une aspiration.
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Un article du blog La Maison Jaune