Claudine Desmarteau publie Comme des frères aux Editions de L’iconoclaste. Un premier roman d’une maîtrise parfaite qui fait froid dans le dos.
Raphaël se souvient. C’était le samedi 16 février 2013. 6 ans déjà depuis que le drame a eu lieu. Pas de spoiler. Le narrateur l’annonce lui-même dès les premières pages. Car ce drame pèse, hante le texte et les pensées du jeune homme. Un drame qui aurait pu être évité. Après tout, ils n’étaient qu’une bande de gamins. Tapageurs, impertinents, moqueurs. Il y a Raphaël mais aussi Ryan, Idriss, Thomas, Lucas, Saïd et le plus violent de tous, Kevin. Ils sont au collège, aiment les défis et les rigolades stupides. Un jour, un nouveau débarque, Quentin. « Queue de rat ». Etre nouveau n’est pas mince affaire, mais exhiber – de surcroît – une différence est pire encore. Quentin se trimballe avec sa queue de rat et cela fait tordre de rire les jeunes insolents. Alors Quentin devient le bouc émissaire, celui qu’on va traquer, harceler… jusqu’à aller trop loin…
Quitter l’enfance
Honteux de leur acharnement, les adolescents vont arrêter de s’en prendre à Quentin. D’ailleurs ce dernier montrera qu’il sait très bien se défendre. Après la violence, l’amitié viendra peu à peu. Fin du bizutage. Les jeux et défis reprennent avec toujours plus d’audace et de dangers. Il faut défier la jeunesse, la liberté, la vie. Eprouver les premiers émois de l’amour, les premières ivresses. Les copains traînent, se retrouvent dans des lieux solitaires pour boire, fumer, s’inventer des histoires.
Raphaël devient très ami avec Quentin. Il passe beaucoup de temps chez lui et espère y croiser Inès, la sœur qui lui plaît beaucoup. Raphaël et Quentin deviennent comme des frères. Jusqu’au jour où le destin en décide autrement.
Claudine Desmarteau décrit la jeunesse avec force et justesse. On a l’impression de tout voir, tout ressentir, tout entendre. L’écriture se fait chair et réalité pour montrer la vitalité et le vide de l’adolescence. Les réjouissances et l’ennui qui collent aux baskets de l’enfance. Aucune naïveté dans ce texte qui fait côtoyer violence et culpabilité, lourdeur et espoir.
Claudine Desmarteau, Comme des frères, Iconoclaste, 320 p.
Photo : Claudine Desmarteau © Ed Alcock
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