Constance Debré publie Love me tender aux Editions Flammarion. Un cri du cœur, un roman sur l’amour, une écriture féroce.
Constance Debré faisait une entrée remarquée dans la littérature avec son premier roman Play Boy. Dans ce premier roman, elle posait déjà le cadre de son écriture : sans fioriture, sans détour, sans complaisance. Même refrain pour ce deuxième opus qui frappe comme un coup de poing en pleine figure. Constance y décrit la violence du quotidien et du statut de mère. Elle vient de publier son premier roman, elle a quitté son mari, et elle renonce à son métier d’avocate. Constance est prête à endosser sa nouvelle identité : la liberté. Exit le statut social qui enferme, la sexualité qui étouffe. Constance veut une vie sans carcan, une vie qui débarrasse du surplus, du matériel. Constance cherche sa liberté, explore, déambule. Pas d’attaches, surtout pas sentimentales, Constance aime aimer, aime le corps des femmes, alors les partenaires sont nombreuses, désirées et séduites. Constance aime le mouvement, le changement. Elle aime nager, vivre dans l’instant. Brûler. Mais, dans cette quête de soi, un être manque : le fils
Trouver sa place
Envoyer bouler sa vie d’un revers de main, ça ne passe pas pour tout le monde. Surtout pas pour l’ex-mari. Et la réalité devient violente lorsqu’il est question de la garde du fils. L’ex-mari qui ne supporte pas la nouvelle Constance fait appel à la justice. Une dénonciation calomnieuse et voilà Constance privée de son fils. Impossible de le voir. Le père fait barrage. Elle ne pourra le rencontrer que tous les quinze jours, sous surveillance, et encore quand le père n’appelle pas pour annuler au dernier moment. Alors, face à cette violence, Constance se demande s’il est possible de renoncer à être mère ?
Constance Debré construit un texte entre douceur et apprêté, amour et renoncement, sensualité et blessures. Une lutte pour tout recommencer, devenir soi, expérimenter la vie, expérimenter l’écriture. Car l’écriture devient une seconde peau pour cette écrivaine qui ose et bouscule. Un texte comme on aime en lire : percutant.
Constance Debré, Love me tender, Flammarion, 224 p.
Photo : Constance Debré © Marie Rouge / Flammarion