L’Orchestre national du Capitole de Toulouse célèbre à la Halle aux Grains le 250e anniversaire de la naissance de Beethoven, en mettant notamment au programme de ses concerts, jusqu’à la fin de l’année, les symphonies du compositeur.
On célèbre cette année le 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven. À cette occasion, les œuvres du compositeur seront jouées toute l’année à la Halle aux Grains, par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, sous la direction de chefs venus de divers horizons : l’Ossète Tugan Sokhiev, le Russe Maxim Emelyanychev, les Allemands Michael Sanderling et Cornelius Meister, le Hongrois Henrik Nánási.
Beethoven est né à Bonn, en décembre 1770, dans une famille de musiciens travaillant à la cour de Cologne depuis trois générations. Il bénéficia dès son jeune âge d’une intense éducation musicale : chanteur et musicien, son père Johann van Beethoven l’initie alors aux claviers et au violon avec pour objectif de faire de son fils le nouveau Mozart. Beethoven rencontre ensuite Christian Gottlob Neefe, directeur musical du Théâtre national de Bonn et organiste. Il lui permet de jouer de l’orgue à onze ans, l’ouvre à la littérature et aux opéras de Salieri, de Gluck et de Mozart. Beethoven compose à cette époque sa première pièce, « Neuf Variations sur une marche de Dressler », écrite dans le do mineur qu’il utilisera dans beaucoup de ses œuvres. S’installant à Vienne, à l’âge de vingt-deux ans, pour étudier auprès de Joseph Haydn et d’Antonio Salieri, il est alors un organiste et un pianiste virtuose très réputé. Il participe ainsi à des tournois de solistes et donne des récitals de piano dans les salons de la haute société viennoise : il y joue avec fougue ses pièces et celles de ses prédécesseurs, et se lance avec maestria dans des improvisations dont il a le secret.
Selon le flûtiste Louis Drouet, Haydn s’adressa un jour en ces termes à son élève: «Vous avez beaucoup de talent et vous en acquerrez encore plus, énormément plus. Vous avez une abondance inépuisable d’inspiration, vous aurez des pensées que personne n’a encore eues, vous ne sacrifierez jamais (et vous ferez bien) votre pensée à une règle tyrannique, mais vous sacrifierez les règles à vos fantaisies ; car vous me faites l’impression d’un homme qui a plusieurs têtes, plusieurs cœurs, plusieurs âmes et, […] d’après mon sens, on trouvera toujours dans vos œuvres quelque chose, je ne dirai pas de bizarre, mais d’inattendu, d’inhabituel, – certes partout de belles choses, même des choses admirables, mais ici et là que chose d’étrange, de sombre, parce que vous êtes vous-même un peu sombre et étrange ; et le style du musicien, c’est toujours l’homme.»
Beethoven vivra à Vienne toute sa vie, où il deviendra très vite un compositeur indépendant qui bénéficie de commandes et de pensions substantielles que lui versent toute sa carrière une quinzaine de familles aristocratiques. Après des débuts en tant qu’interprète et compositeur pour le clavier, il s’affirmera plus tard en symphoniste de génie, incarnant la révolution musicale du tournant du XIXe siècle, époque de l’éclosion du romantisme sur les fondations du classicisme. Sa maturité musicale prend précisément forme en 1800. Héritier des grands compositeurs viennois que furent Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Christoph Willibald Gluck, Beethoven est à la fois la dernière figure majeure du classicisme et celui qui ouvre la voie d’une musique nouvelle, empreinte de liberté.
Faisant preuve d’une indépendance rigoureuse, il est d’abord influencé par les idées progressistes venues de la Révolution française et par l’épopée de Bonaparte, puis rejettera tout despotisme et se consacrera à l’exaltation du sublime auquel il touchera avec sa Neuvième symphonie. Souffrant de surdité dès ses trente ans, il laisse une œuvre d’une puissance alors inédite. L’écriture des symphonies débute avec la maturité de Beethoven, se concentrant entre les années 1800 et 1813. Elle s’achèvera dix ans plus tard, en 1824, avec Neuvième symphonie. Depuis les années 1770, l’engouement pour la symphonie viennoise se propage au-delà des frontières. Haydn, puis Mozart, en ont composé de nombreuses, et parmi elles beaucoup ont connu un grand succès à Vienne et dans toute l’Europe.
À partir des années 1785, les symphonies prennent une ampleur nouvelle, nécessitant des formations orchestrales de plus en plus conséquentes. Si Haydn apporte un aboutissement au moule classique viennois, l’arrivée de Beethoven dans ce style change la donne assez rapidement. Ce dernier s’applique à faire de chaque page symphonique une œuvre de création à part entière, avec des caractères narratif et dynamique affirmés, des fulgurances nouvelles, une virtuosité extraordinaire à la limite des possibilités des interprètes, un discours d’une puissance jamais envisagée auparavant. C’est alors la naissance de la symphonie moderne.
Dès l’ »Héroique », en 1804, avec sa somptueuse « Marche funèbre », Beethoven compose une véritable œuvre à programme. La Cinquième symphonie retentit comme une déclaration absolue d’avant-garde, emportant tout sur son passage par une virtuosité et des éclats triomphaux irrépressibles. « La Pastorale » décrit avec génie les impressions inspirées par la nature, dessinant un véritable voyage dans les passions et les orages intérieurs du compositeur. Enfin, la Neuvième Symphonie, grandiose dépassement de toutes les formes existantes, réunit au sommet la symphonie beethovenienne et la puissance évocatrice de l’oratorio choral, pour un résultat qui touche à l’universel grâce à l’ »Hymne à la Joie ». L’ampleur de ce cycle symphonique impose la musique allemande au premier plan des salles de concert depuis deux siècles…
Symphonie n° 6 « Pastorale » de Beethoven, sous la direction de Maxim Emelyanychev, vendredi 21 février, 20h00 ;
Symphonie n° 7 de Beethoven, sous la direction de Cornelius Meister, jeudi 5 et vendredi 7 mars, 20h00 ;
Symphonie n° 2 de Beethoven, sous la direction de Maxim Emelyanychev, vendredi 17 avril, 20h00 ;
Symphonie n° 3 « Héroïque » de Beethoven, sous la direction de Henrik Nánási, samedi mai, 18h00 ;
Concerto pour violon de Beethoven, par Benjamin Beilman, sous la direction de Tugan Sokhiev, jeudi 4 juin, 20h00 ;
Symphonie n° 5 de Beethoven, sous la direction de Michael Sanderling, vendredi 12 juin, 20h00.
À la Halle aux Grains, place Dupuy. Tél. 06 61 63 13 13.
Billetterie en Ligne de l’Orchestre National du Capitole
Orchestre National du Capitole / Rotary