Pour présenter la programmation de la nouvelle édition des Rencontres du Cinéma Italien à Toulouse qui se tiendront du 29 novembre au 8 décembre 2019 au Cinéma ABC et à la Cinémathèque de Toulouse, -et dans d’autres salles de la périphérie-, je laisse la parole à Christine Grèzes, présidente de l’association Cinéma Paradiso qui depuis 15 ans concocte avec son équipe ce festival, pour la 15e année. Joyeux anniversaire !
Avant de parler programmation en tant que telle, nous sommes très heureux de pouvoir fêter nos 15 ans ! À cette occasion, nous avons pu éditer notre petit livre anniversaire, Nos 15 ans, où nous avons fait la synthèse en 12 thématiques de toutes nos programmations, avec des photos, des textes, une préface de Marco Tullio Giordana. Dans l’édito, je reviens sur la naissance du festival (voir photo ci-dessous). Ce livre sera en vente à l’ABC pour 10 euros durant la durée du festival, ainsi que des sacs anniversaires et autres objets confectionnés spécialement pour les 15 ans.
Le festival s’ouvrira avec la projection de Martin Eden de Pietro Marcello qui a valu à son interprète à la Mostra de Venise cette année le prix de la meilleure interprétation masculine. Nous voulions remettre ce film extraordinaire en avant lors de la soirée d’ouverture et lors d’une seconde séance durant le festival.
La soirée de clôture sera avec la comédie Citoyens du monde de Gianni Di Gregorio en avant-première, qui repassera le lendemain.
Comme chaque année, nous proposons 8 films en compétition, une dizaine en panorama, des avant-premières. L’Italie est resté un pays extrêmement régionalisé, avec des dialectes qui perdurent partout, et donc les films projetés peuvent être en sicilien, en napolitain, mais aussi en partie en frioulan pour cette édition.
Comme ce sont les 15 ans des Rencontres Italiennes, il y aura deux soirées spéciales, – présentation et débat -, avec deux invités d’honneur :
– le réalisateur Marco Tullio Giordana, à qui nous rendons hommage, accompagnera son film de 1995 Pasolini, mort d’un poète,
– Jean Gili, le pape du cinéma italien en France, qui nous présentera le troisième volume de L’Italie au miroir de son cinéma italien, qu’il a dirigé et préfacé, fait en collaboration avec les éditions Radici. Ce livre sera lui aussi disponible durant le festival à l’ABC. Pour sa carte blanche, il a choisi Les Âmes noires de Francesco Munzi, sorti en 2014.
Nous avons cette année une belle innovation, à savoir un zoom sur les réalisatrices italiennes. Sur les huit films en compétition, quatre sont réalisés par des femmes – ce qui est assez rare dans le milieu du cinéma italien, et du cinéma en général -, et ce sont quatre premiers longs-métrages.:
– Genitori quasi perfetti de Laura Chiossone
– Nevia de Nunzia De Stefano
– Maternal de Maura Delpero
– Magari de Ginevra Elkann
Nous recevons deux équipes de ces films, à savoir Laura Chiossone pour Genitori quasi perfetti et Nunzia De Stefano pour Nevia, accompagnée de sa comédienne Virginia Apicella.
Nous recevons aussi le réalisateur Carlo Sironi pour son film vraiment étonnant Sole, qui est aussi une histoire « féminine », il sera accompagné de son comédien Claudio Segaluscio.
Les trois derniers films de la compétition sont Amare Amaro, de Julien Paolini qui sera lui aussi présent,
Il mangiatore di pietre (Le mangeur de pierres) de Nicola Bellucci,
et Il campione (Le champion) de Leonardo D’Agostini.
Comme chaque année, le panorama reprend les films primés des grands Festivals comme ceux de Cannes, Venise, Locarno et ceux primés en Italie en 2019. Tous les genres fictionnels sont représentés, avec des drames, des polars, beaucoup de films de société et des comédies, mais ces dernières sont beaucoup moins présentes : c’est triste à dire, mais l’air du temps n’est pas à se marrer. Il y a donc eu moins de productions italiennes dédiées à la comédie cette année, et donc, notre programmation en propose moins.
Pour les enfants, le film d’animation La Fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti sera proposé en VF pour les séances scolaires pour les enfants dès 6 ans, mais aussi en VOSTF.
Nous proposons en collaboration avec la Cinémathèque de Toulouse un hommage à Valerio Zurlini le mercredi 4 décembre. C’est un réalisateur italien somptueux, malheureusement méconnu en France, qui n’a pas eu la notoriété de ses contemporains. Son cinéma est absolument magnifique. Été violent de 1959 avec Jean-Louis Trintignant dans toute la beauté de sa jeunesse, et Le Professeur de 1972 avec Alain Delon, tout deux remis en avant au Festival de Cannes dans la catégorie Cannes Classics en 2006 et 2019 respectivement. Un été violent sera projeté en 35 mm et Le Professeur en version restaurée lors de cet hommage, précédé à 18 heures comme toujours d’un pot d’accueil à la Cinémathèque.
Et pour finir, n’oublions pas l’exposition réalisée par Antonio Maraldi, directeur du Centro Cinema Città di Cesena, intitulée « 15 ANS EN 15 PHOTOS », des 15 films primés par notre festival depuis 2005 !