La nuit ne dure pas, publié chez Rivages, est le quatrième roman de Jules Gassot. Réunion familiale et faux semblants sont au rendez-vous.
C’est la période de Noël, Paul Broca n’a pas envie – mais alors pas du tout envie ! – d’aller passer les fêtes de fin d’année chez sa mère. Il imagine déjà le désastre à venir. Sa mère est trop dure, froide, frontale, et lui il n’a pas besoin de cela. Il se trouve déjà suffisamment minable et usé. 40 ans, divorcé, seul, la vie lui file entre les doigts. Direction Genève, sa mère l’attend dans un mélange de joie et de sarcasme. Fort heureusement, le huis-clos se brise grâce à une invitation. Celle de la sœur de Paul qui les convie chez elle à Méribel. L’angoisse demeure pourtant présente car mère et fille ne s’entendent pas et car la sœur, Raphaëlle, est le symbole de la réussite. Une vie saine, un mari, trois enfants, la famille idéale.
Malgré les apparences
L’appartement de Méribel réunit tout ce petit monde, plus quelques amis de Raphaëlle. En apparence, l’ambiance est légère, bonne enfant. Tout est réuni pour passer des vacances idylliques. Sauf que… Paul commence à voir des choses qui déraillent. A commencer par le couple de sa sœur qui n’est pas aussi solide qu’il en a l’air. Puis c’est au tour des autres personnages de montrer leurs failles. Quant au narrateur, il avoue lui aussi avec lucidité ses propres faiblesses, ses peurs face à la mort, à la solitude, à l’amour perdu.
Jules Gassot nous emmène dans l’intimité de cette famille qui se dévoile au fur et à mesure des rebondissements successifs. Le ton est caustique, léger, souvent pessimiste, mais tend à montrer que l’amour et l’espoir subsistent même lorsque les choses semblent se déliter. Un roman qui rappellera très certainement la tension amusante des repas de famille où tout dérape.
Jules Gassot, La nuit ne dure pas, Rivages, 192 p.
Photo : Jules Gassot © DR