Bien connu des noceurs toulousains (et d’ailleurs) pour ses concerts du dimanche soir, le Bar Le Cactus figure également parmi les lieux d’exposition d’ Une Saison Photo à Toulouse, soutenue par la Mairie. Ce jeudi 11 avril, vernissage des « Dérivages » de la photographe Aude Espagno.
Lancé il y a plusieurs années par le plasticien Pavan au sein du Collectif Cactus ça pique, le principe d’une expo par mois est donc siglé «Une Saison Photo à Toulouse » depuis maintenant quatre ans. Cette année, la commissaire en est Béatrice Matet, elle-même photographe à suivre. Entre ses authentiques gueules de bar, amoureusement saisies par ces autres shooters affûtés que sont Patrick Betbeder ou Pierre Beteille, ce chaleureux bar de quartier, entre Compans et Arnaud Bernard, offre tous les mois cimaises et vernissage aux amoureux de l’image fixe. Sans opposer ici galerie et bistrot, il faut encourager au contraire la multiplicité des zones de contact avec cet art qui donne souvent à voir sans frime ce que l’œil ne saisit pas toujours dans le filé des instants.
L’expo d’avril présente les atmosphères maritimes d’Aude Espagno, mêlant bords et brises de mer dans la suggestion fort communicative de la contemplation qui a fait naître ses images. La belle construction du parcours en quatorze images propose une expérience immersive singulière, longue vague ou brise qui porte loin la dérive, cet art du voyage apaisé que privilégie la discrète Aude Espagno.
Au seuil de l’accrochage, son avertissement au visiteur ne dit pas autre chose :
« Immense vertige autour du vide, aspiration d’un océan sans fin ». C’est peut-être au plus près des mers, à l’endroit où s’évapore le cortège de l’existence, que surgissent d’intimes instants de suspension, à l’extrémité de soi. Devant l’atmosphère immense qui dédaigne sans remord les arrière-plans, témoigne la sublime aliénation des êtres, où le temps se fige. Intervalles infinis, à la frontière des mondes, une inébranlable contemplation vient alors nous saisir. C’est l’instance du voyage… « Nous sommes tous faits de ces instants d’absence, ce sont eux qui nous aident à vivre . Personne n’est du reste censé les remarquer. Ils sont des sources fraîches et cachées auxquelles s’abreuver. Longtemps après le retour, le voyage dure encore ». C. Garcin.
En exposition ce mois d’avril – Vernissage en présence de la photographe ce jeudi 11 avril à partir de 19h.
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