Chorégraphie frénétique de Marlene Monteiro Freitas, « Bacchantes, prélude pour une purge » est à l’affiche du Théâtre de la Cité, dans le cadre du festival In Extremis.
Chorégraphe de l’excès carnavalesque, de l’impureté et de l’expression brute des émotions, Marlene Monteiro Freitas revient à Toulouse avec sa nouvelle création qui regarde le chaos du monde contemporain. À l’affiche du Théâtre de la Cité, en partenariat avec La Place de la Danse et dans le cadre du festival In Extremis, « Bacchantes, prélude pour une purge » est la première création d’envergure de la jeune Capverdienne : cette relecture radicale, fantasque et transgressive de la tragédie d’Euripide dédiée à Dionysos – dieu de l’ivresse et des plaisirs, de la vengeance et de la violence, mais aussi dieu de la danse et du théâtre – est une pièce pour treize performeurs, danseurs et musiciens. Absents, les mots de la pièce sont ici remplacés par ceux de Pier Paolo Passolini ou David Cronenberg, la musique du « Prélude à l’après-midi d’un Faune » de Claude Debussy ou le « Boléro » de Maurice Ravel. La frénésie qui inonde le plateau dans une ambiance dada et sur un rythme endiablé emporte alors tout sur son passage.
Marlene Monteiro Freitas assure que « les Bacchantes » est une tragédie très intéressante : pour la polarité Apollon/Dionysos, pour ses métamorphoses et ses scènes de possessions, pour son intensité, hors de toute ligne narrative, pour ce que je peux en comprendre mais aussi pour ce que je ne comprends pas. D’un côté, cela m’a permis de continuer à travailler sur plusieurs sujets et idées qui traversent le travail que nous avons développé jusqu’ici, comme par exemple l’hybridisme — pas seulement d’un point de vue physique mais, de façon plus générale, en tant qu’élément structurant de ma recherche — ; ou encore les métamorphoses comme mouvement qui peut produire un choc, une intensité, le relâchement de l’énergie. D’un autre côté, le fait que je n’ai pas complètement compris le texte d’Euripide m’incite à travailler avec lui, à passer du temps dessus. J’ai eu envie de le mettre en relation avec autres choses, afin de mieux le saisir. Ainsi nous l’avons mis en écho avec les rituels dionysiaques, les modes de composition des images en Grèce antique, mais également des textes contemporains, de la musique, des films… Néanmoins la polarité entre le rationnel et l’irrationnel, très présente dans la pièce et la tension grandissante que l’on sent à mesure que la pièce se déroule, ont joué un rôle central dans notre approche. Nous avons travaillé avec et à partir de la pièce d’Euripide, d’un point de vue chorégraphique, donc à la jonction d’états, de tensions, sur un plan davantage émotionnel ou sensuel que dans une perspective de sens.»
Jérôme Gac
pour le mensuel Intramuros
« Bacchantes » © Filipe Ferreira
Billetterie en Ligne du Théâtre Garonne
Festival In Extremis
du 19 mars au 06 avril 2019
Théâtredelacité
Bacchantes • Marlene Monteiro Freitas
du mercredi 27 au vendredi 29 mars 2019