C’est pas le tout de tricoter sur sa guitare à la vitesse de l’éclair. Un vrai roi du Swing se reconnaît à la vitalité et à la passion qui animent sa musique. La renommée mondiale d’Angelo Debarre s’explique toute seule, sur scène, quand explose le talent de cet improvisateur inspiré, fusion vivante de tradition et de nervosité be-bop.
En concert ce jeudi 7 février à la Salle Nougaro de Toulouse.
Chez les Manouches, la musique est plus une question d’infusion par la tradition orale qu’une révélation ou un accident de marmite à la Obélix. Pour peu qu’on ait l’oreille, on est embarqué tout gamin. La question est plutôt comment on se fait un nom. Dans l’effervescence des fêtes et des rencontres familiales, Angelo se teste, débute comme batteur, apprend beaucoup à l’oreille, se révèle finalement plus doué pour la guitare. Assez vite, il commence à se faire un nom dans les circuits gitans ou les bars des faubourgs parisiens. Parcours classique mais qui trie les bons.
Vous savez, quand on est trois cents à quatre cents caravanes, les réunions de musique, ce n’est pas ce qui manque.
Le nom qui brille à l’horizon, c’est Django bien sûr, et dans le style du maître, Angelo Debarre est remarqué pour sa virtuosité. Autre univers, son initiation au répertoire tzigane de l’Europe de l’Est se fait à la Roue Fleurie, lieu de rencontre par excellence des tziganes à Paris. Il s’y produira régulièrement dans les années ’80.
En plus de trente-cinq ans, le musicien a roulé sa bosse à travers le monde, enregistré en trio, en quintet, collaboré avec une pléiade d’artistes du répertoire mais aussi de la chanson, comme Thomas Dutronc ou Sanseverino. Au final, c’est sur scène que son talent explose. En roi de l’impro, il s’amuse à changer de rythme en cours de route et ouvre en grand les portes de son univers sans garde-fou.
Outre la tradition, Debarre pointe d’autres influences : Marcel Dadi, Chet Atkins, et Charlie Parker, le roi du be-bop. Une accentuation jazz dans son jeu certes, mais aboutie jusque dans le son de sa guitare, amplifiée à l’ancienne : petit ampli à lampes et tuning grunge façon fifties pour rester dans le ton.
On l’a compris, dans le respect des traditions manouche et tzigane, Angelo Debarre ne fait pas que tricoter avec brio. Pour ce passionné, c’est la mélodie qui commande une improvisation inspirée, à la croisée de toutes ses rencontres, et d’une indéniable modernité.
Angelo Debarre : guitare
Raangy Debarre : guitare rythmique
William Brunard : contrebasse
Réserver sur le site de la Salle Nougaro de Toulouse