Karine Reysset publie L’étincelle chez Flammarion. L’histoire d’une jeune fille qui apprend à se découvrir et à vivre ses feux intérieurs.
L’histoire de passe en 1993. Un été brûlant dans le Sud de la France. En Dordogne, plus précisément. Coralie est invitée à rejoindre sa nouvelle amie Soline dans l’immense maison familiale. Passé le moment de culpabilité de délaisser sa propre famille qui se déchire – ses parents se séparent – la jeune fille se réjouit de quitter le lourd climat familial.
Coralie découvre alors un tout autre univers. Celui d’une famille fantaisiste, artiste, hautaine aussi. Les parents de Soline, les Weyers, sont des gens qui réussissent comme on dit, et qui sont souvent entourés. La maison est remplie de proches, d’amis, d’artistes qui vont et viennent au gré de leurs humeurs. Les repas sont longs, festifs. On s’y enivre, on rigole, on y évoque l’art, la politique, la musique ou encore la littérature. Pour Coralie tout ceci est nouveau et source de plaisir. Tout est beau, solaire, parfait. Et pourtant !
Le dessous des apparences
C’est été-là, Coralie fait ses propres expériences. Elle sort de sa carapace pour découvrir les autres. Et surtout se découvrir elle-même. Tout d’abord, elle constate que les apparences sont trompeuses. Les complicités fausses. A commencer par Eva Weyers qui sous ses rires et saillies cache de nombreux secrets. Les adultes font bonne figure, adoptent des poses qui seront mises à nu par Coralie qui observent tout et consigne les évènements dans ses carnets.
D’un côté, le monde des adultes, de l’autre celui de Coralie, Soline et Thomas qui veulent profiter de l’insouciance de leur jeune majorité. Le trio aime se baigner dans la rivière, boire, fumer, flirter. Car pour Coralie, c’est aussi la découverte du corps et du désir. D’abord avec Marcus qui loge dans le camping face à la rivière. Tentative infructueuse. Puis ce sera tour à tour dans les bras de Soline et de Thomas qu’elle découvrira une volupté toute neuve et enfin une joie jusqu’ici jamais atteinte.
L’étincelle est le récit d’un feu ardant, celui d’une jeunesse qui prend fin. D’un nouveau monde qui s’ouvre avec ses pertes et ses désillusions. C’est aussi l’été des dernières et des premières fois. Karine Reysset évoque à la perfection les émotions qui bouleverse la jeune Coralie qui, dès le début, l’annonçait « j’éprouvais soudain le besoin de reprendre le contrôle de ma vie. J’avais toujours été si sage, faisant ce que l’on attendait de moi en toutes circonstance, ou presque. » Un très beau roman d’apprentissage, une ode à la liberté !
Sylvie V.
Karine Reysset, L’étincelle, Flammarion, 224 p.
Photo : Karine Reysset © Claude Gassian