Un beau voyou, un film de Lucas Bernard
Il faut toujours être plein d’empathie envers un réalisateur qui présente au public son premier long-métrage. Chacun sait combien ce film est un souhait ardemment entretenu depuis parfois de très nombreuses années.
Chacun sait aussi, par expérience, que ce film est une somme de mille et mille choses qui vont se télescoper, se fracasser l’une contre l’autre, au risque de mettre la vraie histoire en péril, voire carrément entre parenthèses.
Sur un scénario signé de lui-même, Lucas Bernard tombe dans le piège. Et Dieu sait si tous les éléments pour une magnifique et subtile histoire étaient ici réunis. Le Commissaire Beffrois (Charles Berling lunaire…) part à la retraite. Juste avant, il tombe sur une affaire de vols de tableaux de moyenne valeur. S’en suit une improbable rencontre avec Bertrand, le voleur (Swann Arlaud pas très convaincant non plus). Une véritable fascination pour cet Arsène Lupin mystérieux va pousser le commissaire, bien que retraité, à poursuivre son enquête. Trop écrit, trop joué, avec des errements, pour ne pas dire des facilités scénaristiques qui nous valent un montage paresseux, et voilà la belle idée qui tombe à l’eau. Dommage car les thèmes tout juste effleurés ici pouvaient donner matière à des traitements moins timides, ce qui aurait permis de tracer des portraits un peu plus convaincants. Certes quelques plans nous disent combien ce directeur de la photographie, métier de base de Lucas Bernard, a du talent. Certes, mais cela n’a jamais suffi à faire un film.