CONCERT. TOULOUSE. HALLE-AUX-GRAINS, le 23 Octobre 2018.
OLAFUR ARNALDS 2018 TOUR.
Musiques composées, arrangées et interprétées par Olafur Arnalds.
Set: Intro; Árbakkinn; Brot; Only The Winds; re:member; Unfold; Beth´s Theme; Verses; Saman; Dalur; 3326; Ypsilon; Undir; Ekki Hugsa; Nyepi; Doria; Nyepi Strings; Near Light; Lag Fyrir Ömmu.
Les musiciens : Ólafur Arnalds, pianos ; Unnur Jonsdottir ,violoncelle ; Sigrun Hardardottir et Petur Björnsson ,Violon ; Karl James Pestka ,Alto; Emmanuel Delago, batterie et HangDrum ( première partie).
Lorsqu’il entre en scène Orlafur Ardnals n’a rien de très spécial hormis, sa discrétion et sa marche en chaussettes. Mais sa présence amicale est forte et dès les premières notes au piano une sensation de paix nous prend par surprise. Les compositions sont variées et permettent d’écouter des associations sonores hybrides particulièrement habiles. C’est à dire qu’aucun style de musique de s’impose et que chaque instant est riche de sa différence avec le précédent et le suivant. Nous entendrons du piano classique, électro, des bruitages, mais également un quatuor à cordes de la plus belle eau et des musique en solo à l’alto, au violoncelle et au violon absolument merveilleux. La batterie très expressive d’Emmanuel Delago sachant apparaître , disparaître ou s’imposer avec grand art. Les amis avec lesquels Olafur partage la scène sont d’aussi délicats musiciens que lui. Aux cordes : Unnur Jonsdottir : violoncelle ; Sigrun Hardardottir et Petur Björnsson ; Violon ; Karl ; James Pestka : Alto. Il se dégage de leurs partages musicaux une douce poésie nostalgique, bien plus que de la mélancolie. Les sentiments sont doux et ne font pas mal. Au contraire ces compositions apaisent, font voler mais non planer trop haut. Juste ce qu’il faut pour apprécier la pureté et la beauté. Il y a quelque chose de son Ile sauvage dans la musique d’ Arnalds. Une pureté et une simplicité tout à fait rare dans notre monde pressé et plein de compétitions.
OLAFUR ARNALDS le Viking en chaussettes
Avec des lumières très belles et elles aussi apaisantes, le spectacle atténue les contrastes et dans une sorte de brume délicieuse nous fait passer d’une ballade à l’autre sans effort. Car le style musical d’Olafur Arnalds est finalement celui libre et simple de la ballade, sans recherche de forme complexe, d’efforts pianistiques ou d’effets puissants, mais simple plaisir de partager de la musique entre amis en avançant dans la beauté. La complicité entre les musiciens et le public est complète et très particulière. Car le public varié de la Halle-aux-Grains ce soir a su accepter cette sorte de simplicité et d’humilité de l’artiste pour apprécier cette paix et ce calme proposés. Les pages de son nouvel album RE:MEMBER alternent avec de plus anciennes (c’est très relatif chez un artiste de 31 ans), mais chacune revisitée par rapport à l’enregistrement. Cette musique est vraiment vivante et mouvante. La notoriété du jeune musicien Islandais est bien compréhensible dans notre monde plein de stress, de performances spectaculaires et d’arrogance. Avec sa modestie et sa simplicité apparentes d’Olafur Arnalds est un vrai trésor. Ce Poète en chaussette, Viking en son intimité, est proche de chacun de nous, dans sa recherche de douceur, de paix et de rêves sans dangers.
En bis Olafur offre ce qui doit être la force de son inspiration. Cette pièce dédiée à sa grand–mère qui l’appelait plus que de raison pour réparer sa radio et finalement lui proposait de manger un gâteau en écoutant un peu de Chopin reste tapie en lui. Il y a quelque chose de cette douce intimité partagée dans toute la musique d’Olafur Arnalds.
Mais notre compte rendu ne serait pas honnête sans parler de l’immense artiste qui a fait la première partie du concert et qui ensuite a tenu la percussion. Emmanuel Delago avec ses trois HangDrums nous a proposé une entrée en matière pleine de spiritualité sereine. La sonorité envoutante du HangDrum ne peut se décrire. L’effet est particulièrement envoutant. L’habileté de Emmanuel Delago est sidérante. La beauté des sons qu’il produit touche directement. Mais ce sont également ses transformations des sonorités d’origines, la place des micros et toutes sortes de manipulations qui nous ont fait mieux connaître les possibilités offertes par cet instrument si singulier : Le Hang créé en Suisse en 2000 et dont la fabrication est aujourd’hui arrêtée devant son trop grand succès aux yeux des concepteurs…
En ses deux parties très liées ce concert a été marqué par une certaine magie.
Dans sa tournée mondiale, sur tous les continents, Toulouse a eu la chance d’accueillir le 23 octobre ce très beau spectacle d’Olafur Arnalds, qui le demain était à Paris. Merci à l’association Regarts de l’avoir organisé à la Halle-aux-Grains.
Je pense que la sécurité sociale aurait bien fait de rembourser ce concert et à défaut les albums de ces artistes de la paix intérieure !
Hubert Stoecklin
Le Dernier Album RE:Member est à connaitre.