En effet, le Salon des Antiquaires n’est plus. Tout évolue. Les amateurs d’art et du beau évoluent de plus en plus dans des univers décloisonnés. Les rendez-vous obéissent à ces nouvelles tendances. Ce sera donc, toujours au Parc des Expositions, hall 4 encore, du 13 au 21 octobre, nouveau créneau dans le calendrier.
À la tâche, nous retrouvons pour cette deuxième année, Françoise Tallec, seule, son associé Jacques Dubourg ayant disparu dramatiquement. Nous ne pouvons que lui souhaiter tout le courage possible et tous nos encouragements pour cette édition, la prochaine encore – 2019 – dans ces lieux, avant la nouvelle adresse soit le nouveau Parc des Expo en 2021. Ce sera une forme de récompense pour courage et ténacité, mais aussi la preuve que la confiance est revenue, et dans les stands, et dans les travées donc parmi la clientèle. Sans polémiquer, on peut souhaiter aussi que politiquement parlant, une Métropole de plus de 700 000 habitants fera tout pour qu’un tel type de Salon retrouve toute l’aura jaillissante des années fastes passées.
On ne va pas revenir sur le passé et s’apitoyer sur ce temps que les moins de 20 ans ne risquent pas de connaître. Les trois Halls 4, 5et 6 pleins à craquer de marchandises et de badauds et clients. Les goûts ne sont plus les mêmes, les appartements non plus et les modes de dépenses, encore moins. De plus en plus de particuliers se plaisent à mélanger les éléments de décoration dans leur environnement. Mais, on n’est pas ici, chez Ikea, Casa et Gifi pour le petit plus. Preuve en est, la présentation dès l’entrée du Salon, d’un appartement concept dans lequel des pièces XVIIIè en côtoient d’autres plus XXè et même XXIè. Quand la qualité est là, tous siècles confondus, il est des proximités qui peuvent se révéler du meilleur effet, les contrastes “boostant“ le tout.
On peut remarquer le côté très aéré de la disposition des 80 exposants avec des allées larges et des stands qui paraissent plus ouverts que d’habitude, plus faciles d’accès pour le chaland, ce qui peut suggérer plus de convivialité et des rapports plus avenants entre l’exposant et, qui sait, un acquéreur éventuel. Au sol, une moquette très claire éclaire l’espace. On la souhaite beaucoup moins “clean“ dans quelques jours, preuve qu’elle aura été foulée par nombre de visiteurs. Salissante d’accord, mais on ne va pas la rouler pour la garder pour l’an prochain.
Apparu cette année, le Stand All Arts de Jean-Luc Valenbois, 102 bis, consacré à l’Art et la Chasse avec bien sûr des petits bronzes de, entre autres Barye et Mêne, et tout objet lié à l’Art cynégétique, mais aussi des céramiques du sculpteur Jean-Paul Gourdon, né en 1956, surprenantes de vérité, certaines, oserai-je le mot, d’émouvantes ! Lui-même se qualifiant plutôt de modeleur que de sculpteur. L’artiste ou plutôt l’artisan comme il se plaît à le signifier s’est aussi particulièrement fait connaître par la réalisation de santons napolitains d’une extrême finesse.
Si vous avez quelques difficultés pour dresser une table qui ressemble à une table…dressée, c’est le moment de vous attarder et même, qui sait, de furtivement faire une photo sur le stand 409 de Gilles Rouveyrol, stand « dans de beaux draps » Là, vous aurez un aperçu du résultat et de ce qu’il vous manque donc, question argenterie, cristallerie, et autres carafes, carafons et verres, nappes et tissus, assiettes diverses. Observez avec soin la place des différents couverts. Et des différents types de verre. Cela vous évitera le gewurtz dans un verre à Bourgogne, et le petit Maury sur Cantal vieux dans le verre à eau.
Ce sont quatre-vingt exposants professionnels, et par conséquent, un gage de qualité, d’authenticité, de sérieux pour les pièces sélectionnées et arrivées jusqu’à ce lieu. Mais, gage supplémentaire, tout au long de la durée du salon, le bureau de la Chambre Nationale des Experts spécialisés sera présent et organisera même les après-midi, de petites conférences sur des thèmes variés. Les avis donnés par les experts à des pièces présentées le sont gratuitement.
Est aussi présente l’Association 2PMA regroupant des artisans d’art et restaurateurs d’objets d’art en Midi-Pyrénées. C’est au Stand 416.
La Galerie Humeurs Décoration a participé à la réalisation aussi de l’appartement Concept qui peut vous faire envisager de nouvelles perspectives pour l’agencement de votre chez soi. Ici, comme ailleurs bien sûr, tout est affaire de goût, le bon goût, le goût du beau, point.
Tout Salon se doit d’apporter le nécessaire environnemental. Cela commence avec un accueil Vestiaires : il est là et gratuit, un bon point. Les toilettes de même. Plus besoin de faire les fonds de poche à la recherche de quelques pièces, ni jaunes, ni cuivrées. Le coin café ou coupette de bon champagne et autres en-cas m’a paru tout à fait plaisant, et c’est bien un plus absolument indispensable ne serait-ce que pour un café. Un restaurant éphémère est bien là baptisé “le Périgord“ mais je ne peux, personnellement rien en dire à ce jour. Je ne peux que le souhaiter le plus correct possible pour la satisfaction de tous, exposants, toulousains et autres et bien sûr, étrangers de passage. On n’ignore pas que le français surtout, a une fâcheuse tendance à ne retenir que ce qui ne va pas.
Une toute dernière remarque, l’entrée générale est à 10€. C’est à peine plus que l’entrée de certains musées et moins cher qu’une place de cinéma, ou que deux verres de vin ridicules en terrasse de bistrot, la bouteille même pas montrée.
Culture31 vous souhaite une excellente visite et des dépenses modérées mais sans trop de…modération !
Michel Grialou
Salon Antiquités – Art Contemporain
12 au 21 octobre 2018 – Toulouse