Des élections imperdables perdues, des scandales industriels instantanément oubliés, des conflits armés aux morts muettes. Aujourd’hui, l’imprévu et l’obscurité s’imposent. Dans un patelin audois, profitez du répit aoûtien pour plonger les mains dans le cambouis de « la confusion des temps. »
Ils sont une troupe de chercheurs, écrivains, artistes réunis sous un même crédo : réhabiliter l’art et la pensée pour mettre un peu de lumière dans ce noir complet. Une démarche qui n’est pas inédite mais qui conserve une certaine justesse.
Les matinées seront rythmées par différents ateliers. Vous marcherez suivant votre pif à travers la garrigue, vous discutaillerez autour d’un café serré, vous rêvasserez d’Athènes en causant de sa littérature, vous écouterez deux grands cinéphiles nés tous deux en Algérie et passés aux Cahiers du cinéma et, cerise sur le gateau, vous suivrez les leçons d’histoire du professeur Boucheron. De quoi vous en mettre plein le ciboulot.
Les après-midis viendront avec leur lot de conférences. Parmi elles, Achille Mbembé mettra côte à côte les ancêtres et les descendants des No Border, Catherine Coquio partira à la recherche des guerres insaisissables et invisibles, Mathieu Potte-Bonneville jouera sur la brèche du temps avec les mots de Michel Foucault, Emmanuelle Rousset parlera d’un monde où les femmes deviennent autre chose que des hommes comme les autres, Jean-Claude Milner sortira l’artillerie lourde contre les tabous en (dé)mêlant sexe et violence… De quoi élever le niveau des débats.
Chaque soir, une lecture viendra fermer la journée. Suivant le sens qu’a pris ce nouveau Banquet, un hommage à Mathieu Riboulet sera rendu par les voix de Marie-Hélène Lafon et Serge Renko. Marie NDiaye lira quant à elle des textes inédits qui ne tarderont pas à être publiés. De quoi dormir la tête heureuse.
Lagrasse ne tiendra pas en place. L’abbaye, la caserne, l’école, le café, la salle des fêtes, la librairie, la boulangerie des moines, la place de la Halle, le festival courera partout. Poussant un rugissement littéraire, le hameau des Corbières tentera de faire autant de bruit que ses deux grandes-soeurs, Narbonne et Carcassonne.
Lagrasse (11) – 4 au 10 août 2018
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