Le festival Tempo Latino se prépare pour fêter ses 25 ans du 26 au 29 juillet 2018 à Vic-Fezensac. Il convoque à cette occasion des grands noms des musiques latines et afro-cubaines.
25 ans, c’est l’étape d’une vie, l’âge où l’on projette dans un avenir où rien n’est impossible, un virage à prendre, un cap à passer. Le premier festival européen de musiques latines et afro-cubaines souffle à la fin du mois de juillet 2018 ses 25 bougies. À Vic-Fezensac, Tempo Latino convoque des grands noms de l’afro-beat, l’afro-pop, du soul, du jazz, des musiques caribéennes, de la latin soul, de la salsa, pour fêter toutes ses années d’expérience dans la programmation de musiques métissées. Le festival gersois dans ses mythiques arènes se prépare pour prendre ce virage d’une vie : un virage coloré à l’image des musiques qu’il diffuse. Aperçu de la programmation de cette édition anniversaire.
L’afro-beat au service de la salsa
Deux grandes figures de la musique béninoise sont programmées le jour de l’ouverture du festival, jeudi 26 juillet 2018. Pour commencer, l’orchestre de fanfare moderne Gangbé Brass Band, en début de soirée. Sur scène, six musiciens délivreront percussions africaines et sonorités jazz. Inspiré par Fela Kuti qu’il désigne comme son père spirituel, l’un des plus importants orchestres de cuivres du sud du Bénin sait mêler instruments traditionnels et modernes. La spiritualité vaudou, au coeur de sa musique au départ sacrée, promet un dialogue intense et vibrant avec les forces supérieures, les musiciens et le public.
La diva béninoise et reine de l’afro-pop Angélique Kidjo succèdera à l’orchestre lors de cette même soirée d’ouverture. Celle qui connait par coeur le répertoire de James Brown rendra hommage à la « Reina de la salsa » Célia Cruz. La deuxième devient l’idole de la première dès l’adolescence. « Elle m’a tourné la tête, comme un tourbillon […] Quand j’écoutais Celia, c’est l’Afrique que j’entendais, dans ses influences yorubas, son énergie… Aucune autre chanteuse de salsa n’avait cette voix si percussive » déclare Angélique Kidjo dans les colonnes de Télérama, en 2017. Angélique Kidjo tribute to salsa, c’est Celia Cruz version afro-beat. À Vic-Fezensac, l’icône du continent africain, plusieurs fois lauréates des Grammy Awards et parmi les cent femmes les plus influentes dans le monde, pour le Guardian en 2011, saluera l’oeuvre de Celia Cruz, vingt ans après le passage de cette dernière sur la scène de Tempo Latino.
La musique comme composante essentielle du métissage
La musique est inévitablement source de rencontres, que Tempo Latino met aussi à l’honneur cette année. Le projet Havana meets Kingston prendra forme sur la scène du festival vicois, vendredi 27 juillet. Cette production inédite sortie en novembre 2017 est le fruit d’une rencontre entre deux îles au patrimoine musical considérable : Cuba et la Jamaïque. Ces deux univers musicaux si différents et si forts, ne se sont pratiquement jamais rencontrés. Mista Savona, compositeur, arrangeur et producteur australien a eu l’idée originale de croiser la richesse de la culture musicale de La Havane et de Kingston. « Jamaïca is like the flow. Cuba the beat » résume parfaitement l’un des jeunes chanteurs qui y a contribué. Dans le prolongement de Buena Vista Social Club, deux langues et deux styles s’entrelacent grâce à des musiciens reconnus mais aussi des jeunes artistes.
Autres continents, autre rencontre. Le groupe de latin-funk parisien Setenta se produit aux côtés de son mentor le pionnier et roi de la « Latin Soul » Joe Bataan, dimanche 29 juillet. L’afro-philippin au parcours épique, remis sur le droit chemin grâce à la musique dans le Spanish Harlem à New-York dans les années 60, rencontre le chanteur de Setenta, Osman Jr en août 2014. De cette entrevue, naît l’idée d’une expérience scénique partagée : Joe Bataan meets Setenta.
Explorer les genres et mixer les époques
Pour cette édition, le festival latino-gersois fait la part belle au croisement des genres musicaux et donc des époques. C’est ce que révèle la programmation du collectif Souljazz Orchestra, vendredi 27 juillet. Depuis 2002, le sextuor débarqué d’Ottawa fusionne toutes les sonorités de l’Afrique, des Caraïbes et de l’Amérique du Sud pour en repousser les limites. Dans son dernier album sorti en septembre 2017, Under Burning Skies, The Souljazz Orchestra explore les synthés des années 80 et les premières boîtes à rythmes, dans une ambiance survoltée. Sur scène, un pari dansant et festif.
Cap sur l’Argentine, samedi 28 juillet avec Plaza Francia Orchestra, ex Plaza Francia, ex Gotan Project, dans les arènes de Vic-Fezensac. Christoph H. Müller et Eduardo Makaroff se retrouvent pour un nouveau projet autour du tango : Les maestros du neo-tango ou fusion de la musique traditionnelle argentine et de la pop. Le duo revisite les orchestres típicas des années 40 et 50, de Buenos-Aires. Accompagnés de jeunes musiciens de tango parisiens, ils recréent l’ambiance des orchestres de l’époque, mêlée à des sonorités électroniques.
Marjorie Lafon
Tempo Latino • 25 ans
du 26 au 29 juillet 2018
Vic-Fezensac / Gers
Photo des Arènes © Florent Pepet • Angélique Kidjo © Gregg Telussa