Ocean’s 8, un film de Gary Ross
Pour son cinquième long-métrage, ce Californien, aujourd’hui sexagénaire, embarque sur le bateau d’un féminisme forcené très en vogue aujourd’hui et nous propose une pseudo-suite d’Ocean’s 11. Sauf que voilà, ce film (2001) était signé Steven Soderbergh…
L’héroïne du présent opus n’est rien moins que la sœur de Danny Oceans (alors George Clooney). Ayant de qui tenir, Debbie Oceans a fini par attendrir la direction de la prison dans laquelle elle croupit depuis plus de cinq ans et a droit à une libération anticipée.
Aussitôt à l’air libre, elle n’a de cesse que de recruter une fine équipe entièrement féminine afin de réaliser le braquage du siècle, à savoir voler un célébrissime collier contenant plus de 2 kgs de diamants, bijou qui sera porté par Daphné, une starlette, lors du Met Gala à New York, traduction : la soirée new-yorkaise la plus courue de toute la planète. Une fois la dream-team réunie, à savoir une receleuse, une arnaqueuse, une bijoutière, une hackeuse, une styliste de mode et j’en passe, voilà tout ce petit monde sur le pont. Pourquoi pas ? Malheureusement Gary Ross confond thriller et fashion week. Il nous livre ici un véritable portfolio totalement glacé d’une poignée de stars hollywoodienne : Sandra Bullock (véritable clone aujourd’hui de Mickael Jackson !!), Cate Blanchett, Anne Hathaway, Helena Bonham Carter (la seule à faire exister un personnage), etc. Le résultat est consternant de platitude, tant en termes de scénario que de cinéma tout court. Ce qui aurait pu être un thriller passionnant s’enlise en fait dans un véritable défilé de mode cadré à l’ancienne, avec descentes d’escalier obligatoire. Tout juste improbable, ce film est un véritable naufrage cinématographique. Ce réalisateur devrait savoir depuis longtemps que l’accumulation de stars n’a jamais été la garantie d’un bon film. La preuve !
Robert Pénavayre