La littérature s’est fait la malle. Elle vagabondera dans les rues et les salles de Toulouse et de sa région. Du 28 juin au 1er juillet, vous aurez quatre jours pour lui mettre la main dessus.
Pour la 14ème fois, le Marathon des Mots annonce l’arrivée de l’été. De rencontres en lectures publiques, d’expositions et spectacles en autres lectures publiques, le festival retire les aiguilles du cadran de votre montre. Après une année de rendez-vous, métros, horaires, les mots redeviennent la mesure du temps.
Cette année, les littératures lusophones passeront à la casserole. Entendez par là que le portugais, qu’ils viennent d’Angola, du Cap-Vert, du Portugal (naturellement) ou du Brésil, sera à l’honneur. Cette culture littéraire est méconnue ici. On peine à citer d’autres noms que celui de Fernando Pessoa (dont Denis Lavant lira des écrits sur la scène du Théâtre du Capitole). Pour remettre les pendules à l’heure, de nombreux auteurs contemporains poseront leurs bagages à Toulouse. Au-delà de ses littératures, la culture lusophone est aussi musicale. Fado et bossa-nova seront au rendez-vous. Enfin, ne manquez pas les projections en plein-air de L’Homme de Rio (avec Belmondo…). Après tout cela, l’envie de découvrir Lisbonne et les côtes portugaises pendant vos congés vous démangera.
Cette année fut aussi, pour certains, celle de la fin de la myopie quant aux violences faites aux femmes. Après d’indénombrables discussions à ce sujet, le festival avancera vers un autre questionnement autour de la masculinité. Notez la présence de Rebecca Solnit, grande figure outre-Atlantique. Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Françoise Héritier, Simone Veil : ces quatre grandes autrices seront à l’honneur d’événements divers.
la sûreté et à la prospérité d’un sexe et à la pauvreté et à l’insécurité de l’autre [Virginia Woolf, Une chambre à soi]
En 2018, la littérature ne semble pas très audible, très écoutée. Il existe pourtant un vaste champ dans lequel elle est cultivée et convoitée aux regards de tous : la chanson contemporaine. Un québecois et un français en seront l’exemple éclatant : Pierre Lapointe et François Atlas. Le premier est l’auteur de nombreux titres qui réjouissent et étonnent, le second offre une performance unique autour de Charles Baudelaire. Pour couronner ce questionnement éternel (« La chanson est-elle de la littérature ? »), profitez de la Chapelle des Carmélites où seront lues des lettres du maître Higelin.
Soufflez, ce n’est pas tout. Il reste une cerise sur le gateau (grosse cerise, direz-vous…). La maison d’édition Actes Sud fêtera ses 40 ans. En guise de crise de la quarantaine, ses quatre prix Goncourt seront à Toulouse. Laurent Gaudé, Jérôme Ferrari, Mathias Enard, Eric Vuillard sur une même scène.
Faites les kilomètres qu’il faudra pour rejoindre ce Marathon, quarante-deux ou non. Courez-y. Si cela venait à ne pas vous plaire, vous n’aurez qu’à prendre vos jambes à votre cou.
Valentin Chommienne
Le Marathon des mots
Du 28 au 1er juillet 2018
Toulouse Métropole