Marianne Denicourt lira le dernier roman d’Olivier Adam, Chanson de la ville silencieuse (Flammarion), le 28 juin à la chapelle des Carmélites. Il s’agit du récit d’une errance.
Dans la chaleur et la quiétude des ruelles de Lisbonne, un homme s’installe, chante et repart sans rien demander. Et si cet homme était le père disparu de leur amie ? En tout cas, c’est ce que croient Théo et Soufiane. De retour à Paris, les deux amis montrent la photo floue de l’inconnu et ainsi se clôture l’incipit du nouveau roman d’Olivier Adam. Dès lors, on va remonter le temps, faire la connaissance de ce mystérieux chanteur qui serait en fait une vraie rock star disparue du jour au lendemain. On découvre sa voiture, ses affaires et ses chaussures abandonnées. Sa fille le croit mort. Cependant, aucun corps n’est retrouvé, il s’est comme volatilisé.
A la recherche du père
La fille du chanteur, telle quelle sera nommée, se rappelle son enfance auprès d’une mère absente, excentrique, droguée. Un jour, son père vient la récupérer. Cela ne signifie pas qu’ils auront une relation de complicité ou d’amour. Non, la fille du chanteur vaque dans un monde parallèle à celui de son père. Fille ordinaire auprès d’un père adulée qui lui aussi est adepte de tous les excès. La maison est un carrefour où se croisent musiciens, femmes, musiques et drogues. Alors il est ardu de trouver sa place auprès de cet homme charismatique et colérique. Cet homme qu’elle n’arrivera jamais à cerner.
Puis, sans prévenir, il n’est plus. La fille du chanteur tente de se faire à la raison. Jusqu’au jour où l’espoir renait en découvrant cette photo dans les rues de Lisbonne.
Le roman nous entraîne avec une langueur suave dans les quartiers lusitanophones. Le récit à la première personne – c’est la jeune fille qui s’exprime – est intime sans être plaintif. Elle se raconte sans aigreur ou envie de tout recommencer. Il s’agit plus d’accepter la vie et ses proches tels qu’ils sont sans forcément les juger. L’écriture répétitive et ponctuée de descriptions donne un aspect hypnotique au roman. Et c’est une musique qui s’installe au fur et à mesure des pages, une musique mélancolique qui n’est pas sans rappeler la Saudade qui déchire les fados.
Photo : Olivier Adam © Astrid di Crollalanza
Chanson de la ville silencieuse, Olivier Adam, Flammarion, 224 p.