Dans la série haut de gamme des Musiques Baroques et Anciennes de la scène blagnacaise, l’Orchestre baroque de Montauban Les Passions, placé sous la direction de son fondateur Jean-Marc Andrieu, offre une soirée dédiée à la musique sacrée napolitaine, celle de ce 18ème siècle italien, fervent creuset d’un répertoire à la fois brillant et profond, mais en quelque sorte en marge des grands divertissements musicaux et comiques de la péninsule. Deux grands chanteurs, Magali Léger et Paulin Bündgen rejoignent l’ensemble instrumental pour cette célébration teintée d’émotion.
Magali Léger, Paulin Bündgen et l’orchesre Les Passions dirigé par Jean-Marc Andrieu
Lors de cette soirée, le Salve Regina d’Alessandro Scarlatti précèdera une des œuvres les plus émouvantes du répertoire baroque : le Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolesi. Ces pages alternant arias et solos sont basées sur un texte liturgique qui évoque la bouleversante méditation sur la souffrance de Marie, mère du Christ crucifié.
Le Salve Regina, tout à fait représentatif de la musique sacrée de l’époque, date de 1703. Il prend la forme d’un « petit motet », (à effectif réduit), où les différentes idées évoquées par le texte sont illustrées musicalement en des morceaux séparés confiés alternativement à l’un et l’autre des solistes, qui se rejoignent pour quelques duos. On notera la virtuosité vocale du second morceau, typique du style napolitain, illustrant le « cri » éperdu que le chrétien, exilé sur terre, adresse à la Vierge.
Une véritable légende entoure la genèse du Stabat Mater de Pergolesi et contribue à sa grande popularité. Ce « divin poème de la douleur », qualifié ainsi par Bellini, fut l’objet d’une commande de la Confraternité de Saint-Louis du Palais. Pergolesi l’écrivit à Pozzuoli dans un monastère et le termina quelques jours seulement avant sa mort à l’âge de 26 ans. L’écriture vocale particulièrement brillante, la qualité mélodique et la limpidité des phrases musicales font de cette œuvre un point de passage entre la tradition baroque et le style préclassique.
Magali Léger sera donc la soprano solo de ces deux œuvres. Récompensée d’un premier prix à l’unanimité du CNSM de Paris, après ses études auprès de Christiane Eda-Pierre, Magali Léger a été nommée en 2003 dans la catégorie « Révélations » des Victoires de la Musique Classique.
La voix d’alto des deux partitions inscrites au programme est celle du contre-ténor Paulin Bündgen qui chante au sein des ensembles Doulce Mémoire, Akadêmia, Clématis, Le Concert de l’Hostel-Dieu, Elyma, Le Concert Spirituel, Les Traversées Baroques… Il se produit aussi bien en Europe (France, Angleterre, Allemagne, Pologne, Italie, Autriche, Portugal, Belgique, Monaco, Croatie, Suisse, Lettonie, République Tchèque, Espagne, Suède, Pays-Bas…), qu’en Russie, au Moyen-Orient (Maroc, Turquie, Israël), aux Etats-Unis (Miami) ou en Asie (Taïwan).
Stabat Mater de Pergolèse / Réalisation © Nicolas Kauffmann
L’ensemble instrumental Les Passions, dirigé par Jean-Marc Andrieu est composé de : Olivier Briand et Nirina Betoto, violons, Alexandra Delcroix, alto, Antoine Ladrette, violoncelle, Ronaldo Correia de Lima Lopes, théorbe, Mathieu Serrano, contrebasse et Yasuko Uyama-Bouvard, orgue.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
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Photos : Jean-Jacques Ader