Ce n’est un secret pour aucun de ses lecteurs : Nicolas Rey écrit sur sa vie. Comme il le dit lui même dans une interview en 2010 : tout ce que j’écris est vrai à 100% et inventé à 100%. Avec Dos au mur, il franchit une nouvelle étape dans la confidence littéraire.
Si vous n’avez jamais lu un livre de Nicolas Rey, c’est dommage pour vous. Celui-ci est son dixième et avant de vous y plonger, entrevoir certaines de ses anciennes œuvres peut s’avérer nécessaire pour comprendre le personnage et son entourage. Les Marion, les Yves Kleber et surtout son fils, sa planche de salut que l’on retrouve souvent dans ses écrits comme la lumière qui le guide vers la rédemption. Nicolas Rey a toujours eu des addictions pour des substances pas tellement autorisées par la loi. Mais il s’est toujours soigné et a toujours fait en sorte de faire le bien autour de lui : c’est « une bonne personne à court terme ». Seulement voilà, désormais il doit faire face à un scandale involontaire qu’il a décidé d’assumer à 100% dans ce nouvel opus. On est obligé d’avoir de l’affection pour Nicolas Rey : parce qu’il écrit bien, parce qu’il est attachant et parce qu’il fait comme nous : il fait comme il peut pour vivre, pour survivre et pour être un bon père, avec cette dose de talent littéraire en plus.
Sur la forme, ce livre est bien plus aboutit que « Les enfants qui mentent n’iront pas au paradis », qui s’avérait être davantage une grosse nouvelle écrite en police 18 qu’un roman construit. Le style est toujours le même et les chapitres très courts : qu’importe, on s’en délecte avec la même curiosité que lors des dix volumes précédents. Mieux, on retrouve la verve et le tranchant des mots qui manquaient dans « L’amour est déclaré ». Les femmes passent, le talent reste. Sur le fond, c’est une mise à nu. Certes, écrire un roman est une mise à nu permanente. Mais peu d’auteurs prennent le recul nécessaire sur leur situation pour la coucher sur papier afin de faire amende honorable auprès du public et surtout auprès de ceux qu’il aime.
Et si c’était ça la force de Nicolas Rey ? Coucher sur papier l’amour qu’il a pour les autres. S’il est celui qu’il décrit dans ses lignes, c’est une énième bouteille à la mer pour recoller des morceaux déjà éparpillés. Mais ce personnage et cet homme méritent de les recoller un à un tant son œuvre est à son image : talentueuse, tumultueuse et sincère.
Nicolas Rey, Dos au mur, sortie le 15 mars 2018 aux Éditions le Diable Vauvert