Le Festival qui l’accueille à Toulouse (31/01/2018 à L’Escale – Tournefeuille – complet!) s’appelle Détours de chant, pourtant Emily Loizeau est une de ces chanteuses populaires qu’on aime sans détours parce que ses chansons et sa personne s’installent avec naturel dans le bagage d’imaginaire narratif et musical qui accompagne beaucoup de moments de vie.
Foin de postures ou de storytelling à injecter dans les médias pour construire une carrière, cette Ardéchoise-là a un caractère, authentique, et ses chansons n’ont besoin de rien d’autre que ce qu’elles racontent, pour nous accompagner longtemps.
C’est que cette fille vient du théâtre, et pas du radio-crochet. Dans cette exposition à voix nue, ça passe ou ça casse, mais quand on touche, c’est souvent au cœur. Son propos explore les sentiments humains avec l’humilité de l’expérience ou la sincérité de ceux qui s’engagent. Dès lors la tonalité de ses créations peut être tantôt mélancolique, tantôt doucement joyeuse, mais l’émotion et la tendresse y affleurent toujours.
Sa culture poétique est profonde et vivante, ressource donc. Pour preuve, sa lecture musico-théâtrale des chansons de Lou Reed, présenté entre-autre au Printemps de Bourges il y a bientôt deux ans.
Si on retient de son parcours une ligne délicate piano/voix, elle est surtout curieuse d’autres formes, soucieuse à chaque nouveau projet de pousser sa créativité hors de sa zone de confort. Ainsi le spectacle « Mona » – qu’elle présentera à Toulouse en version concert – a d’abord été monté comme une pièce de théâtre musical, un genre abordé lors des ses années londoniennes (*). Basé sur une double histoire familiale, elle y aborde sa relation à sa propre mère; une exploration tout en paraboles et en questions. L’atmosphère des chansons est logiquement intimiste. Emily excelle dans ce registre, propre à émouvoir, souvent, et à emmener l’auditeur dans des transes lentes, hypnotiques, propices aux changements d’état – chose que proposent quelquefois les concerts réussis.
- Emily Loizeau / Piano – Prophet – Chant
- Jeff Hallam / Basse
- Csaba Palotaï / Guitares – Chœur
- Clément Oury / Violon – Tuba baryton – Choeur
- Sophie Bernado / Basson – Chœur – Clavier
- Emmanuel Marée / Batterie – Chœur
(*) D’origine franco-anglaise, Emily a vécu à Londres où elle a étudié le théâtre.
Emily Loizeau sur Facebook pour le fil d’actualités
Le festival DETOURS DE CHANT, jusqu’au 3 février 2018 à Toulouse. Aussi sur Facebook
Un billet du blog La Maison Jaune
Emily Loizeau © Guillaume Souvant AFP