Le Ballet retrouve la Halle aux Grains et l’œuvre de deux grands chorégraphes italiens contemporains pour un programme où le style néoclassique de Davide Bombana et celui très contemporain de Mauro Bigonzetti se côtoient et se complètent, dans deux ballets déjà au répertoire de la troupe du Capitole : Les Liaisons Dangereuses et Cantata.
Les Liaisons Dangereuses: Lauren Kennedy et Shizen Kazama – Photo David Herrero –
C’est lors de la saison 2014/2015 que Davide Bombana offre au Ballet du Capitole, la création des Liaisons Dangereuses inspiré du roman homonyme de Choderlos de Laclos, qui décrivait les travers de la société du XVIIIème siècle, le si brillant Siècle des Lumières libertin corrompu qui fera le lit de la Révolution Française. Bien qu’écrit il y a plus de deux siècles, ce roman épistolaire reste très actuel et le choix des musiques allant de Jean Philippe Rameau à Walter Fähndrich, confirme ce trait d’union entre le passé et notre présent. Le chorégraphe cisèle sur des thèmes comme la manipulation, la jalousie, le désir ou la passion, une chorégraphie subtile où les pas de deux rythment les rapports sensuels entre les personnages. Si l’œuvre littéraire est le point de départ de son travail, il s’appuie aussi sur ses versions filmiques en particulier le Valmont de Milos Forman et Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears.
Cantata – Photo David Herrero –
La seconde partie de la soirée sera résolument festive avec Cantata, de Mauro Bigonzetti. Ce chorégraphe dont le public toulousain a déjà pu apprécier son Orma lors de précédentes saisons signe avec ce ballet une œuvre débordante de vie, de joie, de dynamisme et de couleurs, qu’accompagnent des musiques de l’Italie du sud, de cette contrée napolitaine terre de passion et de séduction. On retrouve dans cette chorégraphie la farouche beauté des terres méditerranéennes, la relation enflammée entre homme et femme, servies par une gestuelle enfiévrée et passionnée. Pour cette pièce le chorégraphe a choisi d’accompagner le ballet de musique en direct. Le groupe ASSURD, composé de quatre musiciennes et chanteuses, fait vivre les chants et les musiques de tradition populaire de l’Italie méridionale, recueillis auprès d’anciens ou retrouvés après de patientes recherches.
Comme à l’accoutumée, plusieurs manifestations permettent au public d’approcher l’œuvre pour mieux l’appréhender.
Annie Rodriguez
une chronique de ClassicToulouse
Ballet du Capitole
Halle aux Grains
du 24 au 28 janvier 2018