Il s’agit là en effet d’un événement majeur de la saison musicale toulousaine, de la saison de Grands Interprètes en particulier. Aussi incroyable que cela paraisse, le grand pianiste, chef d’orchestre, homme de paix n’était jamais venu à Toulouse. Le voici enfin qui vient rendre hommage à l’un des plus grands compositeurs français, Claude Debussy. Une belle manière de célébrer cette année le centenaire de la mort de l’auteur de La Mer, du Prélude à l’après-midi d’un faune, de Pelléas et Mélisande et de bien d’autres chefs-d’œuvre.
Daniel Barenboim est né le 15 novembre 1942 à Buenos Aires. Pianiste et chef d’orchestre de nationalités argentine et israélienne, il a reçu en 2002, la nationalité espagnole. Depuis janvier 2008, il est également porteur d’un passeport palestinien. C’est dire la hauteur de vue que cet ambassadeur de la paix qui, en 1999, a fondé avec le théoricien littéraire et critique palestinien Edward Said, le West-Eastern Divan Workshop, qui réunit tous les ans des jeunes musiciens d’Israël, de Palestine et des pays arabes pour jouer de la musique ensemble. Le Workshop vise à ouvrir le dialogue entre les diverses cultures du Moyen-Orient et à promouvoir l’expérience de la musique ensemble. Daniel Barenboim a également lancé un projet d’éducation musicale dans les territoires palestiniens.
Sur le seul plan musical, sa carrière est exemplaire. À onze ans, Daniel Barenboim suit des cours de direction d’orchestre à Salzbourg avec Igor Markevich. De 1955 à 1956, il étudie l’harmonie et la composition avec Nadia Boulanger à Paris. À dix ans, il fait ses débuts internationaux en tant que pianiste soliste à Vienne, Rome, Paris, Londres et New York. Depuis, il se produit régulièrement en Europe et aux États-Unis, mais aussi en Amérique du Sud, en Australie et en Extrême-Orient.
Depuis ses débuts en tant que chef d’orchestre en 1967 à Londres avec l’Orchestre Philharmonia, Daniel Barenboim est invité par les plus grands orchestres à travers le monde. Entre 1975 et 1989, il est le chef de l’Orchestre de Paris, avec lequel il a souvent joué des œuvres contemporaines de Berio, Boulez, Henze, Dutilleux etc. Daniel Barenboim fait ses débuts opératiques au Festival d’Édimbourg en 1973. En 1981, il dirige pour la première fois à Bayreuth, où il reviendra chaque été jusqu’en 1999. En mai 2006, il est nommé principal chef invité de la Scala de Milan…
Au programme du récital donné par le pianiste, le 15 janvier prochain à la Halle aux Grains dans le cadre de la saison Grands Interprètes, figurent le Premier livre des Préludes, le triptyque des Estampes, les deux Arabesqueset la brillante Isle Joyeuse de celui qui fut baptisé Claude de France.
Le piano de Debussy possède des caractéristiques très particulières. Les recherches harmoniques audacieuses, les nuances infinies et les rythmes complexes construisent un langage musical à la fois poétique et coloré. Les titres de ses partitions possèdent en outre un pouvoir suggestif unique. De Voiles à Des pas sur la neige ou La cathédrale engloutie, les 12 Préludes du Premier livre composent une sorte de suite impressionniste (même si le compositeur n’approuvait pas ce rapprochement avec l’art pictural) d’une profonde beauté.
Bienvenue au grand Daniel Barenboim !
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Daniel Barenboim (piano)
lundi 15 janvier 2018
Halle aux Grains (20h00)
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Tel : 05 61 21 09 61
Daniel Barenboim © Gordon Welter/LAIF