Passé comme une comète au Festival du Film Italien de Toulouse (une première pour sa version sous-titrée en français), cette « guerre des boutons » intemporelle, ancrée dans l’Italie rurale du sud, est l’histoire de la lutte des classes traitée comme un mythe, truculent et féroce dans la tradition du grand cinéma italien – comme on pouvait l’espérer.
Il y a parfois des films dont on sait qu’ils ne s’effaceront pas de notre bouquet de références conscientes pour reconnaître en soi des sentiments ou des émotions comme l’attachement, la tendresse, et quelques pulsions qui font grandir quand on les dépasse, comme oser, partir, ou être soi. C’est bien le rôle des fables non?
Sur fond de conflit séculaire entre bouseux et riches propriétaires terriens, les réalisateurs Davide Barletti e Lorenzo Conte ont construit un récit dense de symboles et d’ouvertures à la réflexion tout en conservant une dynamique narrative digne des excellents westerns. La dimension western est ici puissamment portée par la terre aride, brûlante et rocailleuse des Pouilles et plus particulièrement du Salento.
Combiné à la polyphonie des nombreux dialectes des Pouilles – ceux des adolescents (non professionnels) qui portent le film, voilà qui fait l’attachement, la tendresse cités plus haut, et la musique inoubliable qui introduit les « Il était une fois … »
Encore une séance programmée au Cinema ABC pour le Festival du Film Italien de Toulouse, ce mercredi 6 décembre (jour de la Saint Nicolas, protecteur des enfants!), voire une autre dimanche 10 décembre si le palmarès aura distingué ce très beau film (on croise les doigts).