La Planète des Singes – Suprématie, un film de Matt Reeves
Voici donc le troisième volet de la trilogie « moderne » de La Planète des Singes et, en l’occurrence le 9ème film inspiré du roman que Pierre Boulle publie en 1963, le premier étant le légendaire film signé Franklin J. Schaffner (1968). Après donc Les Origines (2011) et L’Affrontement (2014), la saga se referme (?) sur La Suprématie. Tout un programme qui en dit long…
Pour l’heure, César tente tant bien que mal de négocier avec les Humains afin que chacun vive en bonne intelligence. Sauf que voilà, parmi ces derniers, un certain Colonel (Woody Harrelson, parfait comme à son habitude) a décidé de lever une armée afin de détruire le peuple des Singes. Et pour arranger les discussions, il ne trouve rien de mieux que de tuer froidement la femme et le fils aîné de César. Pour celui-ci, le cœur envahi de haine, la lutte pour sa race va se confondre avec une vengeance personnelle. Prisonnier des cohortes surarmées du Colonel, le peuple des Singes est en péril car une autre armée est en marche pour…tout détruire. Il s’agit alors pour César de trouver le moyen de sortir son petit monde de cette prison. C’est le fil conducteur du film, un film qui n’a rien à voir avec les deux opus précédents. Peu d’humains ici, mais beaucoup de primates. Nous sommes immergés dans leurs problèmes mais aussi dans leur identité, leurs réflexions, leurs comportements, leurs relations. Certes il faut attendre le coup de théâtre final pour que l’action rebondisse en une séquence spectaculaire, mais entre-temps Matt Reeves nous aura amenés au cœur d’un western glacial dans lequel apparaissent les ombres d’Apocalypse Now.
C’est Andy Serkis qui, pour la troisième fois et grâce à la technique de la motion capture, incarne un César bien plus qu’humain. Il tient carrément le film sur ses épaules simiesques. De l’humour quand même, des effets spéciaux sidérants, des messages à notre humanité en perte de repères, des liens formels avec notre actualité et pas forcément la meilleure, voilà ce que nous propose Matt Reeves. Un blockbuster qui donne à penser, mais oui, cela existe. La preuve. Quant au jeune fils de César, il s’appelle…Cornélius. Ah, je sens que j’en ai trop dit !!!! j’allais oublier, c’est un fabuleux divertissement aussi.
Robert Pénavayre
Matte Reeves – Il tourne son premier film à…8 ans !
Cet Américain bon teint commence à diriger ses copains devant une caméra-jouet alors qu’il n’a que 8 ans. En 1973, il a 13 ans et rencontre JJ Abrams qui est exactement de son âge. Ils présentent chacun leur court-métrage pour la télévision. Diplômé de l’Université de Californie du Sud, Matt se lance définitivement dans le 7ème art, produisant, scénarisant et réalisant des séries tv et des longs métrages. Mais c’est très clairement le deuxième volet « moderne » de La Planète des Singes qui le propulse sur le devant de la profession. A tel point que de prestigieux producteurs lui confient The Batman qui sortira en 2018. Une sorte de consécration dans le métier.