Il n’est rien de dire que Michèle Teysseyre a de la suite dans les idées. Jugez-en. En 2013, elle publie un Monsieur Riquet, en 2014 elle participe à l’écriture du documentaire intitulé : La Fabuleuse aventure de Monsieur Riquet et, dès la fin de cette année, vont être donnés les premiers tours de manivelle d’un long métrage de fiction dont elle a coécrit le scénario avec le réalisateur Jean Périssé, long métrage qui s’intitulera : Le Songe de Naurouze. Tout un programme !
Non contente de cela, Michèle Teysseyre publie aujourd’hui un roman-fiction dont le héros, Jean Pigasse, est l’un des nombreux ouvriers ayant participé au creusement du Canal du Midi. Elle nous met dans les pas d’un jeune garçon de la Montagne noire dont la destinée est d’être bûcheron et qui va être aspiré littéralement par cette aventure fantastique née sous le règne de Louis XIV. Grâce à l’immense documentation que Michel Adgé a bien voulu lui ouvrir, Michèle Teysseyre nous fait un récit d’une précision étonnante et passionnante à la fois sur les conditions de recrutement et de travail qui ont présidé à la tenue de ce chantier gigantesque. En relatant de manière romanesque la vie de Jean Pigasse, c’est toute une aventure humaine qui prend forme au travers de ces lignes qui fleurent bon le Français qui se parlait dans les campagnes au milieu du 17ème siècle.
Mais au-delà du projet industriel, fascinant en lui-même, c’est la fracture sociale qui impressionne le plus, les rapports entre ouvriers et encadrement, l’inimaginable (aujourd’hui) aura du Roi Soleil, sans oublier cependant la liberté d’action et de mouvement de toute cette armée de charpentiers et autre terrassiers qui, à la force de leurs bras, a donné naissance au plus grand ouvrage de ce siècle : Le Canal Royal du Languedoc, de nos jours connu sous le nom de Canal du Midi.
Après avoir croisé Jean Pigasse je vous assure que vous ne regarderez plus ce fameux Canal de la même manière.
Robert Pénavayre
« Moi, Jean Pigasse, ouvrier du Canal », roman de Michèle Teysseyre – Editions du Cabardès
Michèle Teysseyre © Joël Attard