Né à Lima, Juan Diego Flórez se produit d’abord très tôt dans la musique folklorique et la pop péruvienne. A l’âge de 17 ans, il commence ses études musicales au Conservatoire National de Musique du Pérou et obtient trois ans plus tard une bourse pour étudier le chant au Curtis Institute de Philadelphie. Ses débuts officiels en 1996 au Festival Rossini de Pesaro, sont un très grand succès et marquent le début de sa carrière internationale. Sa voix expressive et son étonnante agilité font sa réputation et le mènent à La Scala de Milan en ouverture de la saison 1996/97, à l’âge de 23 ans seulement, sous la direction de Riccardo Muti.
Depuis lors, il s’est produit sur les scènes les plus prestigieuses et sous la direction des chefs les plus réputés dans le monde entier. Il a été reconnu par la BBC comme l’un des meilleurs ténors de toute l’Histoire de l’opéra et a reçu de nombreux prix et distinctions, parmi lesquels la Grand Cruz de la Orden del Sol, la plus haute reconnaissance du Pérou, et le titre de Kammersänger en Autriche. En 2011, il crée Sinfonía por el Perú (www.sinfoniaporelperu.org), projet social inspiré du Sistema au Venezuela qui soutient des orchestres et chœurs de son pays natal afin d’aider les enfants et adolescents défavorisés. Dans ce cadre, il a été nommé ambassadeur de l’UNESCO en 2012 et il a reçu le Crystal Award au World Economic Forum en janvier 2014.
En avant-première du récital qu’il doit donner le 19 juin prochain, dans le cadre de la saison Grands Interprètes, Juan Diego Flórez a aimablement accepté de répondre à quelques questions.
Classic Toulouse : Vous avez commencé à vous intéresser à la musique par l’intermédiaire du folklore et de la pop. Qu’est-ce qui vous a décidé à mener des études classiques et surtout d’opéra ?
Juan Diego Flóres : J’ai été lié à la musique dès mon enfance et j’ai toujours voulu étudier la musique. J’ai commencé très tôt à jouer de la guitare et à mon adolescence, j’ai commencé à écrire mes propres chansons, à jouer du rock, de la pop et de la musique folk péruvienne. J’ai décidé d’entrer au Conservatoire de Lima pour y apprendre à lire et à écrire de la musique. Au début, je n’avais aucune intention de me consacrer au chant et à l’opéra, mais j’ai découvert là le monde de la musique classique et je m’y suis immergé !
: En quoi vos débuts officiels dans un opéra de Rossini ont décidé de votre futur répertoire ?
J. D. F. : Après mes début au Rossini Opera Festival de Pesaro, je me suis spécialisé dans les opéras de Rossini car ma voix convenait naturellement à ce répertoire. Néanmoins, de nombreux autres compositeurs m’ont accompagné durant les premières années de ma carrière professionnelle, comme Donizetti, Bellini, Gluck… Et maintenant je suis très heureux de pouvoir élargir ce répertoire.
: Comment pourriez-vous caractériser votre voix et comment souhaiteriez-vous qu’elle évolue ?
J. D. F. : Je possède une voix souple qui a évolué. Elle me permet maintenant d’aborder le répertoire romantique. C’est une voix communicative qui peut convenir à un rôle mélancolique comme Werther. L’une de ses caractéristiques est son aisance dans le aigus.
: Lorsque vous décidez d’aborder un nouveau rôle, quel est l’aspect qui influence le plus votre choix : l’écriture vocale ou l’implication dramatique ?
J. D. F. : Les deux sont importants. Je pense que le véhicule de l’expression est toujours la voix, et dans la voix j’implique la technique et la manière dont on peut l’utiliser. L’opéra est techniquement très difficile et il est également difficile d’exprimer ce que disent les mots si vous ne parvenez pas à bien chanter les phrases, en particulier sans stress.
: Opéra scénique ou récital, avez-vous une préférence ? Quelles est pour vous la différence entre les deux ?
J. D. F. : Les deux sont attirants. L’Opéra est un spectacle merveilleusement complet et le récital possède une intimité qui vous permet d’établir avec le public une belle relation.
: Quels sont les rôles que vous souhaiteriez aborder dans le futur ?
J. D. F. : Mes prochains engagements d’opéra comprennent mes débuts dans des ouvrages comme Lucrezia Borgia, Les Contes d’Hoffmann, La Traviata…
: Quelle sorte de musique aimez-vous écouter, en dehors de votre répertoire ?
J. D. F. : J’aime écouter toutes sortes de musiques, mais en particulier du rock et de la musique latino-américaine. C’est pour cela que j’aime terminer mes concerts avec certaines de ces pièces…
: Merci beaucoup pour votre disponibilité.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Juan Diego Flórez (ténor)
lundi 19 juin 2017 à 20h00 (Halle aux Grains)
Mécénat / Partenariats
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Tel : 05 61 21 09 61
Juan Diego Flórez © Kristin Hoebermann