Ce qui nous lie, un film de Cédric Klapisch
Au rythme des saisons, Cédric Klapisch va reconstruire une fraternité détruite par l’éloignement. Soit une belle propriété viticole en Bourgogne. Le patriarche se meurt et Jean, son fils parti faire sa vie de l’autre côté de la planète arrive juste pour recueillir son dernier soupir. Le voilà face à Juliette, sa sœur et Jérémie, son frère.
Chacun est sur un chemin et pense à l’avenir pendant que la nature avance, inexorablement, et fait son œuvre, un particulier sur les vignes. Il faut tailler, vendanger, presser, assembler, vinifier. Le temps est compté. Comment ces trois trentenaires vont-ils conjuguer leurs personnalités et leurs différences pour que le vin soit le meilleur possible et que la propriété ne parte pas entre d’autres mains ?
Il s’agit bien sûr ici d’une parabole. Pour ce faire, Cédric Klapisch a réuni un trio de comédiens qui, il faut le dire, portent le film à eux seuls grâce à des talents hors pairs. En premier lieu, il y a François Civil (Jérémie) qui, dans une scène anthologique, celle dans laquelle il règle son compte à son beau-père, donne la pleine mesure d’un talent urgent à suivre. Il y a aussi Ana Girardot (Juliette), ardente vigneronne et maîtresse-femme. Et puis Pio Marmai (Jean), fils prodigue qui va se reconstruire au cours des saisons. Comédien hyper sensible, Pio Marmai insuffle à tous ses personnages un je-ne-sais-quoi d’un naturel confondant. Une prise de vue particulièrement léchée achève de faire de cette comédie sociale un petit moment de complicité…fraternelle.
Robert Pénavayre