En 2016, la cinéaste Anne Fontaine présentait son dernier opus : Les innocentes. En creux, elle permettait au plus grand nombre de rencontrer une femme d’exception, le médecin lieutenant Madeleine Pauliac (1912-1946). Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Madeleine entre en résistance.
A la fin du conflit, elle part avec onze jeunes Françaises de la Croix-Rouge, conductrices-ambulancières volontaires, le fameux Escadron bleu, sillonnant la Pologne et l’Allemagne à la recherche de blessés français afin de les rapatrier. Ce livre, écrit par le propre neveu de Madeleine Pauliac, nous dit combien ces missions (il y en a eu 200 au total) furent dangereuses, les Russes ne coopérant en aucune manière…
Malgré tout, le tempérament de Madeleine, son courage, son opiniâtreté, vont franchir tous les obstacles et accomplir de vrais miracles, parfois sous la forme de véritables « kidnappings » dignes du meilleur thriller. Mais la vie n’est pas juste, nous le savons bien. Celle de Madeleine Pauliac va tragiquement s’achever dans un accident de voiture en février 1946, sur une route verglacée près de Varsovie. Elle sera inhumée dans sa ville d’origine : Villeneuve-sur-Lot.
A titre posthume, elle est nommée au grade de Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur avec attribution de la Croix de Guerre 39/45 avec palme.
A la fin de son homélie, lors des obsèques de Madeleine Pauliac, le prêtre a conclu par ces mots : « Le docteur Pauliac est mort au service de l’humanité souffrante. Le docteur Pauliac est mort pour la France ». Il n’y a bien sûr rien à ajouter si ce n’est qu’il faut avoir lu ce livre, souvent cruel, parfois insupportable, car c’est un condensé d’humanité et de courage.
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
« Madeleine Pauliac – L’Insoumise » par Philippe Maynial – XO Editions –