Original mélange entre science et suspense, le récent ouvrage cosigné de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair et du journaliste et romancier Jean-Pierre Alaux ouvre un genre nouveau. Chacun des deux auteurs possède une expérience certaine dans son propre domaine : le livre scientifique mis à la portée du grand public, pour l’une, le roman policier, pour l’autre. La fusion des deux talents donne ici naissance à une entité particulièrement originale intitulée : Le soleil ne se cachera pas pour mourir.
L’intrigue policière de cette aventure en milieu clos sert en fait de prétexte à une passionnante série de développements scientifiques liés à l’histoire de l’univers. Rien que ça. Et ça marche ! Il faut dire que toute l’histoire se déroule dans un lieu d’exception, l’Observatoire du Pic du Midi, nid d’aigle qu’une tempête de neige exceptionnelle isole du reste du monde. Une tempête comme il s’en produit parfois sur ces hauteurs des Pyrénées mais qui ici s’accompagne d’une rupture de toutes les liaisons radios avec le monde extérieur.
Ce huis clos imposé à un groupe de touristes en visite se double d’un suspense haletant dont on ne découvre le dénouement qu’à l’extrême fin du roman et que je ne saurais dévoiler ici. Parmi les touristes réunis malgré eux dans cet univers clos, quelques personnages hauts en couleurs se découvrent et échangent. L’astrophysicienne Véronique Verseau (avatar de Sylvie Vauclair ?) et le jeune et séduisant surfeur Arthur Azart, en quête d’informations auprès d’elle pour l’écriture d’un ouvrage sur l’histoire du Pic du Midi, côtoient quelques personnages contrastés dont un collègue américain, astrophysicien lui aussi, Mark Monster, et bien d’autres avec lesquels s’établit une sorte de connivence et parfois de complicité.
L’attente interminable et angoissante de ces personnages coincés malgré eux sur ce sommet isolé donne lieu à des échanges à plusieurs niveaux. Mais surtout, et c’est là l’originalité de l’ouvrage, à des échanges d’informations scientifiques essentiellement délivrées par l’astrophysicienne Sylvie Vauclair. Oh pardon ! Je voulais dire Véronique Verseau… Au fil de ces discussions on apprend ainsi comment évolue l’univers et ses galaxies, mais aussi le climat terrestre. Quel est l’avenir du Soleil et de tout le système solaire, quelle est la cause supposée de la disparition des dinosaures, voici 65 millions d’années, pourquoi le ciel est-il bleu… ? On y disserte même sur des notions aussi subtiles que celle de la manière dont le temps s’écoule sur Terre et ailleurs.
Evidemment, si le suspense de l’intrigue policière porte la marque du talent de Jean-Pierre Alaux, l’érudition de Sylvie Vauclair garantit l’authenticité des développements scientifiques. Ses ouvrages antérieurs l’attestent (voir l’article sur La nouvelle musique des sphères). On lui doit aussi la méticuleuse description de ce lieu magique, idéal pour l’intrigue, que représente l’Observatoire, ses coursives labyrinthiques, ses portes blindées son émetteur radio et télévision que l’astrophysicienne connaît parfaitement.
Science et fiction font rarement aussi bon ménage.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Le soleil ne se cachera pas pour mourir
par Jean-Pierre Alaux et Sylvie Vauclair
Editions Privat (318 pages)
➡️ Rencontre dédicace avec Jean-Pierre Alaux et Sylvie Vauclair, le samedi 3 juin de 10h00 à 12h30 à la librairie La Plume envolée (17 avenue de Toulouse à Cugnaux)
Le Domaine Château Lastours vin de Gaillac participera à une dégustation au Hall Des Vins afin d’accompagner la dédicace des auteurs.