C’est, en effet, avec une extraordinaire régularité que Guillaume Musso livre à XO Editions, depuis 2004, un nouvel opus tous les ans. Voici donc le 14ème. L’auteur contemporain français le plus lu renoue ici avec une ville qu’il connaît par cœur : New York.
Il nous met en présence de deux êtres que tout aurait tendance à éloigner. D’un côté Madeline, ex flic en quête de calme et surtout d’une solution pour avoir en enfant sans mari. Elle fait des allers-retours constants entre Paris, son port d’attache, et une clinique madrilène spécialisée en FIV. En face, si l’on peut dire, un écrivain, Gaspard, un brin misanthrope, qui vient dans la capitale française chercher la quiétude pour écrire. Tous deux ont pour habitude de louer un appartement pour des durées indéterminées, en fonction de leurs besoins. Mais voilà, l’agence immobilière, cette fois, s’est un peu trompée. Résultat, Madeline et Gaspard se retrouvent colocataires par force. Comme il n’est rien de dire que leur première rencontre est électrique, la suite est facile à deviner.
Finalement, pas si facile que çà. En effet, dans cet appartement a vécu un célèbre graffeur : Sean Lorenz. Il est mort il y a un an, terrassé par l’assassinat de son fils, Julian. Nos deux colocataires d’un jour font connaissance rapidement avec l’œuvre de ce peintre de génie. S’ils ne veulent pas se l’avouer tout de suite, tous les deux sont interpelés par cette peinture et la trajectoire de cet homme. De fil en aiguille, ils vont se retrouver face à une énigme qui n’a jamais été résolue. La nature profonde de Madeline et de celle de Gaspard vont les amener à unir leurs forces pour se lancer dans une impossible quête, celle de la vérité.
Si nous retrouvons ici ce qui fait la force des romans de Guillaume Musso, en particulier son soin de la narration et du détail, son sens du suspense, nous devons reconnaître ici une certaine longueur. Nourrir près de 500 pages avec la puissance de, par exemple, La fille de Brooklyn (2016), n’est pas une chose facile, certes. Le Musso que nous aimons nous explose à la figure sur les 200 dernières pages, celles que vous n’arrêtez pas de tourner et qui vous tiennent éveillées bon gré mal gré. L’action alors s’emballe, le rythme s’accélère, la gorge se serre. Il aura fallu se cramponner mais finalement cela en valait la peine.
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
« Un appartement à Paris », roman de Guillaume Musso –
XO Editions – 471 pages
Guillaume Musso © Emanuele Scorcelletti