La galerie Aude Guirauden créée par une artiste peintre, située au 32 rue des Paradoux à Toulouse, accueille et expose depuis cinq ans, dans un hôtel particulier prestigieux et chargé d’histoire, le travail d’artistes peintres, sculpteurs et photographes. La Galerie Aude Guirauden est un écrin aujourd’hui dédié à l’art contemporain. Sa ligne artistique est à l’image de la galeriste et de sa peinture, colorée, forte et sensible.
Toiles de Raphaëlle Boutié et Aude Guirauden, sculptures d’Alain Rufas et Sébastien Crêteur
Alors qu’elle vit et travaille depuis une quinzaine d’années à Paris, elle rejoint Toulouse en 2003. Après des études d’ingénieur en chimie pendant dix ans et quelques années de travail, elle décide de prendre le temps de peindre : au départ avec la peinture à l’huile de façon très classique pour ensuite aborder la photo-peinture avec des encres acryliques. Depuis cinq ans, l’artiste est « revenue à la page blanche » sur du papier aquarelle. Reste que ses « évocations de paysage » témoignent de ses nombreux voyages.
Le projet de galerie est initié quant à lui en 2010 et ouvre ses portes en 2012, 32 rue des Paradoux.
Aude Guirauden crée un format de galerie assez singulier : « C’était un lieu grand et beau. Je me suis dit que je pouvais aussi peindre ici ». Cette idée est le reflet d’une véritable spécificité : « Je travaille comme n’importe quel galeriste, mais le fait d’être artiste me permet d’avoir un rapport particulier avec ceux que j’expose. Je les comprends différemment ». Elle sait ce qui est du ressort de « l’égo, des doutes, des recherches ». Cette relation originale crée alors une façon de fonctionner un peu différente, caractéristique d’un infini respect des artistes.
Aude Guirauden devant une toile de Raphaëlle Boutié et une sculpture de Sébastien Crêteur
Une ligne artistique proche de son travail et de ses envies
Aude Guirauden se sent indépendante et très libre pour ce qui est de la ligne artistique de la galerie. Elle la définit volontiers ainsi :
« Elle est très contemporaine, c’est certain, mais accessible, dans le sens où elle doit susciter l’émotion. L’important est de pouvoir se projeter dans une oeuvre et qu’elle fasse écho à des expériences personnelles. Il n’y a pas dans la galerie de frontière entre le figuratif et l’abstrait.
Je présente des oeuvres résolument joyeuses qui peuvent vous faire du bien et dans lesquelles on a envie de se plonger tous les jours pour vivre des moments de bonheur.
Du point de vue des oeuvres présentées dans leur ensemble, il y a une unité qui ressort qu’on appelle communément ligne artistique, qui est axée sur la couleur, la ligne et le trait. L’important est de trouver des résonances entre le travail des différents artistes pour créer un univers cohérent et harmonieux dans lequel le visiteur se sent bien. J’ai d’ailleurs intitulé l’exposition actuelle « Résonances » pour mettre en valeur cette recherche. »
Dessins de Vincent Ladade
La galeriste expose ses artistes de façon permanente d’une part pour faire découvrir leur vision et montrer leur évolution artistique. D’autre part, car le processus d’achat est devenu plus réfléchi : « Il y a une époque où les acheteurs se décidaient très vite, l’achat était impulsif. Aujourd’hui, on prend son temps pour découvrir l’artiste, connaître son univers et sa démarche. Aussi, il faut des galeries qui exposent de façon permanente les œuvres des artistes et sur lesquelles ces derniers peuvent compter ». Pour autant, la liste des artistes exposés n’est pas fermée, loin de là même et chaque année trois ou quatre artistes intègrent la galerie. Aude Guirauden souhaite que « les gens voient de nouvelles choses. Il y a donc de la nouveauté dans la continuité ».
Une dizaine d’artistes représentés
L’exposition actuelle propose une promenade sur deux niveaux : dans la grande salle lumineuse pour exposer de grandes oeuvres et dans les deux caves voutées, plus intimistes pour faire découvrir les résonances entre les oeuvres des différents artistes.
On commence par découvrir les toiles de Raphaëlle Boutié, une peinture forte, évoquant des paysages du midi, entre abstrait et figuratif. En résonance, le travail d’Aude Guirauden et les sculptures de Jean-Louis Bauné et Alain Rufas dans lesquelles « peu de choses sont dites mais avec beaucoup de caractère ». Viennent ensuite les personnages de Cathy Larroque Soussan, « qui peuplent la galerie avec beaucoup de personnalité ». Suit alors le travail de Martine Trouïs et Vincent Ladade sur l’intensité du trait, son économie parfois mais par-dessus tout sa force. Au sous-sol, on aperçoit les œuvres peintes (cette fois-ci) de Charles Giulioli, ces compositions colorées entre figuration et abstraction, caractéristiques de son univers. Sébastien Levigne expose aussi quelques unes de « ses histoires urbaines » remplies de symboles, chiffres et traces écrites. Aude Guirauden a également intégré dans la galerie de surprenantes sculptures en verre de Sébastien Crêteur, entre vide et volume. La galerie représente enfin le photographe Michel Paradinas, qui longtemps attaché à l’argentique, expérimente aujourd’hui des outils aussi modernes que le Smartphone et aussi anciens que le sténopé.
Une promenade qui évolue donc selon les périodes.
Sculptures de Cathy Larroque Soussan et toiles de Martine Trouïs
Les projets de la galerie
Aude Guirauden prévoit de faire rentrer de nouveaux artistes. Dans cette optique, la prochaine grande exposition personnelle « En des Rives » qui débutera le 22 avril sera consacrée au travail d’un nouvel artiste, Alain Ballereau. Elle débute aussi une activité de location de sa galerie pour des évènements, des réunions de travail, des cocktails ou conférences de presse, dans un lieu agréable qui stimule la création et suscite les échanges.
Marjorie Lafon
Galerie Aude Guirauden
32 rue des Paradoux
31000 Toulouse