Pour son concert du 27 janvier prochain, l’Orchestre national du Capitole invite deux artistes dont l’extrême jeunesse et le talent rendent optimiste pour l’avenir de la musique. A 26 ans, le jeune chef suisse Lorenzo Viotti sera pour la première fois à la tête de la formation toulousaine. Le soliste de la soirée, le violoniste Daniel Lozakovitj né en 2001 à Stockholm fera également sa première apparition à la Halle aux Grains.
Né à Lausanne, Lorenzo Viotti a étudié le piano, le chant et les percussions à Lyon et Vienne. Percussionniste dans de nombreux orchestres dont la Philharmonie de Vienne, il remporte par ailleurs de nombreux prix dans des concours de direction prestigieux. Il est alors invité à diriger de très grands orchestres dont le Concertgebouw d’Amsterdam et l’Orchestre symphonique de Vienne. Le succès est également au rendez-vous sur la scène lyrique, notamment au Théâtre du Châtelet (avec La Belle Hélène) et au, Théâtre de La Fenice de Venise (dans La Cambiale di Matrimonio, de Rossini). Il dirigera prochainement la Staatskapelle de Dresde, le Gustav Mahler Jugendorchester, l’Orchestre Philharmonique de Munich, ainsi que des représentations d’opéra à Klagenfurt, Stuttgart, Francfort, Dresde, Zurich, Lyon, Paris et Tokyo.
Quant à Daniel Lozakovitj, il a débuté le violon en 2007 et joué deux an plus tard en soliste aux côtés de l’orchestre Les Virtuoses de Moscou, sous la baguette de Vladimir Spivakov, avec des orchestres de renom, dont l’Orchestre du Mariinsky dirigé par Valery Gergiev. C’est au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence qu’il a débuté dans le répertoire de musique de chambre, aux côtés de Renaud Capuçon. Cette saison, il est invité notamment par l’Orchestre de la Suisse Romande et l’Orchestre Symphonique de la Radio Suédoise.
Le programme du concert toulousain du 27 janvier associe des musiques françaises et l’une des grandes symphonies de Brahms, la 2ème en ré majeur. La première partie de la soirée réunit Francis Poulenc et Ernest Chausson. Du premier, Lorenzo Viotti dirigera la suite extraite du ballet Les animaux modèles composée en 1940 et 1941. Le ballet, objet d’une commande de Jacques Rouché, directeur de l’Opéra de Paris, est créé avec succès le 8 août 1942 à l’Opéra Garnier sur une chorégraphie de Serge Lifar. Il s’inspire des fables de La Fontaine pour les personnages et du peintre Le Nain pour leur figuration humaine. Le ballet fut intitulé ainsi par le poète Paul Éluard.
Daniel Lozakovitj sera ensuite le soliste du Poème pour violon et orchestre d’Ernest Chausson. Ce véritable concerto pour violon et orchestre, daté de 1896, est inspiré d’une nouvelle d’Ivan Tourgueniev, Le Chant de l’amour triomphant (1881), récit fantastique situé à Ferrare au XVIème siècle, dans lequel une mélodie jouée au violon produit un envoûtement. Chausson a dédié l’œuvre au violoniste belge Eugène Ysaÿe, qui la créa à Nancy le 27 décembre 1896, puis à Paris le 4 avril 1897 aux Concerts Colonne.
Toute la seconde partie du concert sera consacrée à la 2ème Symphonie de Johannes Brahms. On sait que Brahms, admirateur idolâtre de Beethoven, n’osa aborder la symphonie qu’à sa pleine maturité, inhibé par celui qu’il considérait comme le plus grand compositeur de l’histoire musique. La courte durée de gestation de cette 2ème symphonie contraste avec celle de la première symphonie qui avait duré plus de 20 ans. Elle est d’humeur plus légère, plus joyeuse, autre différence marquante avec sa précédente symphonie, de tonalité plus sombre. Elle a été comparée à la « Symphonie pastorale » de Beethoven.
Cette 2ème symphonie de Brahms sera également jouée lors d’un nouveau concert Happy Hour destiné à faire découvrir les plus belles pages symphoniques, le samedi 28 janvier à 18 h.
Serge Chauzy
Une chronique de ClassicToulouse
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Orchestre National du Capitole de Toulouse
Direction / Lorenzo Viotti
Violon / Daniel Lozakovitj
Vendredi 27 janvier à 20h