Ouverte en mars dernier, la Galerie M tire sa raison d’être d’une passion : la création artistique. Au départ, il était question de partager de nouvelles idées créatrices, de les diffuser concrètement et directement, ici à Toulouse. L’intention demeure aujourd’hui intacte. Plutôt à l’écart de l’agitation, la Galerie M a trouvé aux Carmes, le secteur idéal et son public aussi. Mais ce n’est là qu’un début, puisqu’elle fêtera son premier anniversaire en mars 2017.
Première exposition de la Galerie M : « L’amour et la violence »
Un projet quasi générationnel
Elle présente des expositions diverses et originales qui mettent en lumière des artistes dont l’intention et la réalisation touchent les deux galeristes, Yoann Maestri et Agathe de Trémontels. Ces derniers sont unanimes : « Nous n’exposerons jamais quelque chose ou quelqu’un qui ne nous plaît pas ». C’est en cela que le projet se démarque. « On a plutôt tendance à encourager la jeune création, celle qui est peu montrée, pour servir de tremplin et exposer des gens de notre génération c’est vrai, qui n’ont pas toujours eu l’occasion de le faire » en témoigne Agathe. Yoann ajoute à cela : « Finalement, l’artiste ne doit pas être trop éloigné de notre manière de penser ».
Et il y a là un véritable parti pris.
Le travail de ces artistes qui ont exposé depuis le mois de mars dernier est assez divers et c’est aussi ce qui intéresse Agathe et Yoann : la différence de méthodes, de réalisations et d’idées. Selon eux, « Il y a mille façons de peindre, photographier, dessiner,… ».
Jean André et Inès Longevial pour l’inauguration
Le projet de création de la galerie est né grâce aux conseils des premiers artistes exposés : Jean André et Inès Longevial. Yoann appréciait beaucoup le travail artistique de l’un comme l’autre : « Jean André est la première personne à qui j’ai parlé du projet de galerie. En discutant avec lui, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas tellement de moyens de partager la création artistique. Sur Internet évidemment, mais concrètement et réellement, il n’y en avait pas beaucoup d’autres, qui plus est à Toulouse ». Yoann fait alors le pari de programmer pour sa première exposition intitulée « L’amour et la violence », ses deux amis Jean André qui par son dessin exprime l’amour qu’il porte aux femmes et la peinture délicate et poétique d’Inès Longevial. Agathe rejoindra le projet déjà engagé, un peu plus tard.
La « Série Noire »
Yann Le Bec expose en ce moment à la Galerie M. Ce breton d’une trentaine d’années vit actuellement à Londres. Il peint à l’encre de Chine et dans cette exposition intitulée « Série Noire » nous interroge sur ce qui n’est pas réellement montré. « Il joue sur ce qu’il se passe hors champs. Il ne va pas concentrer son attention sur un personnage dans un cadre en particulier. Il n’y a pas vraiment d’histoire même s’il n’est pas impossible de faire des liens entre chaque peinture. Il n’y a pas là de grand projet narratif » explique Agathe. Quatre peintures et une quarantaine de petits formats sont ainsi présentés.
« Série Noire », la nouvelle exposition de décembre présentée par Yoann et Agathe
Pour ce qui est des prochaines expositions, la ligne directrice reste la même : faire place à la nouvelle création artistique, qui plus est toulousaine. En effet, les peintures abstraites de Vincent Sarda seront exposées à partir du 10 janvier prochain. En suivant, pour fêter le premier anniversaire de la galerie en mars 2017, Agathe et Yoann préparent une exposition collective réunissant exceptionnellement tous les artistes déjà passés par la Galerie M.
Agathe et Yoann ont aussi répondu à quelques autres de nos questions.
C31 : Quelle relation entretenez-vous avec les artistes que vous exposez ?
Agathe et Yoann : On essaie d’être le plus proche possible des artistes qui exposent chez nous et de poursuivre ces relations notamment en gardant un œil sur leur travail. L’idée est de les réexposer un jour peut-être. On a eu cette chance d’exposer pour le moment des gens avec lesquels on était assez proche et avec lesquels on a créé de forts liens aussi. C’est important pour comprendre l’artiste. L’exposition doit être en accord avec nous c’est vrai mais surtout en accord avec eux.
L’exposition « Métonymie » de Jérôme Romain
C31 : D’une manière générale, qui sont les visiteurs de votre galerie ?
Agathe et Yoann : La galerie est encore très jeune pour définir un profil type de ses visiteurs. On reçoit beaucoup d’étudiants en art et en graphisme. On accueille aussi des collectionneurs. Cette année, nous avons montré des choses tellement diverses, qu’elles ont attiré des profils très différents. Mais c’est ce que l’on recherche finalement : beaucoup de gens sont curieux de ce que l’on propose. Ils s’arrêtent et rentrent alors même que ce n’est pas forcément un acte de fidélité. C’est intéressant aussi de faire partager la culture de manière un peu aléatoire.
C31 : Quelles sont les aspirations de la Galerie M aujourd’hui ?
Agathe et Yoann : On n’envisage pas du tout d’agrandir la galerie pour le moment. On essaie plutôt progressivement de participer à des évènements comme des foires d’art dans la région ou sur Paris.
Marjorie Lafon
Galerie M
29 rue Bouquières, Toulouse