Le Gang des Antillais, un film de Jean-Claude Barny
Années 70 du siècle dernier. La France met en place le BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-Mer). L’idée est bonne mais les structures et les moyens, non. Résultat, nombre de ressortissants des Dom Tom se retrouvent sur le trottoir métropolitain face à l’incurie politique. Le film, clairement militant, de Jean-Claude Barny, relate les aventures d’une poignée de ceux-ci qui, pour survivre, passent le cap de la délinquance.
C’est le célèbre Gang des Antillais dont la spécialité, peu ambitieuse à vrai dire, est de dévaliser les bureaux de la Poste. A noter qu’ils ne firent jamais de victimes ni de blessés. Pour la petite histoire, lors d’un de leurs braquages, ils préfèrent prendre la fuite avant de mettre la main sur leur butin car ils ont effrayé un enfant qui du coup s’est mis à pleurer. Pas trop inquiétés par la police qui, elle, a fort à faire avec un certain Jacques Mesrine, autrement dangereux, ils finiront tout de même par se faire interpeller. Le film sous rubrique se concentre sur le personnage de Jimmy (Djedje Apali pour son premier grand rôle au cinéma, superbe d’intensité). Jimmy est en fait Loïc Léry, un vrai membre du gang qui, en prison, fit un roman de son aventure. Sans être un biopic, le présent scénario s’inspire donc d’assez près de cet épisode. Loïc Léry a par ailleurs été consultant sur ce tournage.
Ouvertement dramatique, ce film, tourné en partie à Toulouse, porte un regard abrupt et sans complaisance sur les relents d’une politique colonialiste dont les ruines sont encore fumantes.
Robert Pénavayre
https://youtu.be/wBEXw9dGgSA