Sitôt la première page lue, ne vous faites aucune illusion, vous allez vous retrouver pris dans les mailles de ce thriller, des mailles extrêmement serrées qui ne vous laisseront plus de répit et qui vous feront coucher à pas d’heure.
Pour son second roman, Nicolas Beuglet nous fait frémir. Pour plusieurs raisons dont la moindre n’est pas d’avoir documenté son récit à partir de faits réels.
En effet, la grande majorité des informations dévoilées dans ce roman sont historiques et, de plus, ont fait l’objet de recoupements journalistiques. Entre rapport officiel du Sénat américain en date du 3 août 1977 dévoilant la nature des expérimentations secrètes du projet MK-Ultra, l’histoire militaire de l’île de l’Ascension et le triste passé de l’hôpital psychiatrique de Gaustad, sans oublier la vie secrète d’agent secret de Carl Gustav Jung, l’inventeur, entre autres choses, du concept de l’inconscient collectif, pierre angulaire du présent roman, abandonnez tout espoir d’une nuit tranquille. Bien sûr, il ne serait pas très charitable de vous dévoiler quoi que ce soit car le suspense naît immédiatement et n’en finit pas de rebondir pratiquement à chaque page, vous laissant dans l’incapacité à refermer votre livre avant la fin.
J’exagère… à peine ! De plus, Nicolas Beuglet a savamment introduit dans la structure de son roman la notion de temps, ce qui ajoute évidemment à l’angoisse permanente qu’il instille à chaque ligne. L’enquête est d’autant plus effrayante que l’on est confronté à des événements authentiques pour la plupart. Effrayante aussi car elle ouvre des horizons vertigineux dans lesquels se conjuguent en un maelstrom hallucinant religion et science.
Bon courage, mais vous ne le regretterez pas.
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
Le Cri – XO Editions 496 pages
Nicolas Beuglet © Bruno Lévy