Seul au milieu d’une immense forêt après un accident de voiture qui le rend orphelin, le tout jeune Peter va être pris en charge par un gigantesque dragon qui a le pouvoir de se rendre invisible quand bon lui semble. Les années vont passer. Voilà Peter devenu ado. C’est un enfant des bois qui n’a aucun contact avec la civilisation. Et tout va bien comme cela. Sauf que la civilisation en question commence à détruire la forêt et à se rapprocher dangereusement de leur domaine.
L’Américain David Lowery, dont le présent opus est le second long, ne prétend pas du tout faire ici un remake du précédent Peter et Elliott (1977). Tout d’abord l’histoire n’est pas tout à fait la même, ensuite, alors que le premier est une pure animation, ici seul Elliott est numérisé et ensuite incrusté dans un film tout ce qu’il y a de plus en chair et en os. Et c’est stupéfiant de… réalisme ! De plus, le présent scénario déplace l’action du début du 20ème siècle initial aux années 80 de notre temps.
Derrière ce film auquel on peut convier toute la famille sans hésiter, se cachent en fait plusieurs messages que l’on décryptera à volonté. Et tout d’abord une conscience écolo bienvenue tant la déforestation est l’un des risques majeurs concernant notre survie. Et puis, il y a, comme un fil rouge sous-tendu, la fabuleuse faculté des enfants à se créer un monde merveilleux, imaginaire, salvateur pour oublier un moment les difficultés de la vie. Mais aussi grandir. En effet, à l’image d’Elliot du légendaire E.T., Peter va prendre sa vie en main, trouver une famille et, surtout, sauver son dragon. Tous les acteurs sont épatants, américanissimes jusque par-dessus les oreilles, mais bon, ainsi en est-il du genre made in USA. Et il y a même, pour un petit rôle, le vétéran Robert Redford, à qui l’on a confié le personnage d’un conteur d’histoire, de celles qui commencent par « il était une fois », merveilleux sésame pour le pays des rêves. Saluons ici la performance du jeune Oakes Fegley, Peter choisi au travers d’un casting de mille prétendants. Il a 10 ans et n’en est déjà pas à son coup d’essai. Autant dire qu’il promet.
Robert Pénavayre
Peter et Elliott le dragon
Réalisateur : David Lowery
Avec : Oakes Fegley, Bryce Dallas Howard, Karl Urban, Robert Redford…
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Robert Redford, l’homme qui murmure à l’oreille de sa propre légende
Ce Californien vient de fêter ses 80 ans et contempler ainsi dans son rétroviseur une carrière, qui n’est pas achevée soit dit en passant, ponctuée de plus de 60 films en tant que comédien, 9 réalisations et 26 productions sans compter les séries tv. S’il est vrai qu’il ne reçut jamais d’Oscar pour son talent d’acteur, d’autres académies le distinguèrent en la matière. Avec deux Oscars ses mérites de réalisateur furent bien mieux récompensés. Enfin, la profession reconnaissante pour son apport au 7ème art, a décerné à ce libéral dans l’âme, un Oscar d’honneur en 2002. Mais « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » en 1998 n’en a toujours pas fini avec son combat pour une planète plus responsable.