BUDAPEST à la Dynamo (Toulouse) le 23 juin à 19h30
Le guitariste Hervé Bézamat, les chanteurs Gaëlle Minali Bella et Olivier Bouton, Irwin Gomez aux claviers et Nicolas Billi aux tambours, sont Budapest, le groupe. Je viens de les découvrir (quelques titres séduisants sur Soundcloud) et ils m’ont permis de terminer dans la paix, le plaisir et un frisson d’émotion, une journée couleur guano.
Je lis sur leur site Internet que « tous issus de formations musicales diverses, les cinq Toulousains s’épanouissent autour de la même envie de faire de la musique une invitation au voyage : un voyage qu’ils veulent intérieur, puissant et poétique, pour réveiller des sensations rêvées, oubliées. Le nom de Budapest prend alors tout son sens… »
Pour comprendre ça, et comme je n’ai jamais mis les pieds à Budapest (eux, on ne sait pas), je relis Claudio Magris. Dans son monumental Danube, le grand écrivain de Trieste avance que Budapest, « évoque la poésie au sens platonicien du terme : son paysage suggère, plus que l’art, le sentiment de l’art. » Plus loin : « Le kitsch séduisant de Budapest était un décor qui poussait à la recherche de la vraie vie, et à une enquête sur la vérité ou le mensonge de la forme. »
Après cette parenthèse touristique et littéraire qui, au moins, nous parle de l’Europe et de son esprit, « une idée de la force que pourrait et devrait avoir l’Europe, si elle savait rassembler le trésor dispersé de ses énergies multiples », il est temps de revenir aux faits.
La carrière naissante de Budapest : un premier EP « Grenade » (2011), une série de concerts évoquant, pour ceux qui en ont été marqués, Radiohead ou Massive Attack (avec ceux-là, on a pu apprendre que le rock pouvait être dangereux sans grosses saturations, bien que, dans mon quartier, on préfère quand ça barde), le festival « Les Curiosités du Bikini » et le Trianon à Paris en première partie d’Izia.
Fans de trip-hop, ce marqueur des lointaines années 90, ils déclarent à Midi Libre, à l’occasion d’une résidence à la Maison du Peuple de Millau (12) : « Au départ on s’est inspiré de groupes comme Massive Attack, Portishead. On se sert de ces influences pour créer notre propre style. Nous sommes cinq personnalités assez fortes, avec un gros background culturel. Chacun a sa vision artistique, mais on trouve progressivement notre équilibre. Ce n’est pas facile, mais il faut que chacun y trouve son compte. » Pour l’instant, Budapest est un projet qu’ils mènent en parallèle à d’autres activités professionnelles, mais leur engagement est sérieux, ils ont la foi, quoi, et, semble-t-il, une vraie capacité à gérer leur petite entreprise et à fabriquer des vidéos à la fois brillantes et inquiétantes, comme le clip de « White Flag » (2013) :
En 2014, Budapest est présélectionné aux Inouïs du Printemps de Bourges, joue à la Halle aux Grains, au festival Pause Guitare d’Albi, au Metronum, au Rio Grande à Montauban, puis en Angleterre.
L’an dernier, Budapest a publié «Alcaline», son premier album, en vinyle, CD et téléchargement.
Il y a de la mélancolie et une forme de lascivité, parfois des sons chauds de guitare et d’ampli à lampes, une pulsation lancinante et des beats redoutables, un piano comme dans une musique de film, une danger latent, des voix masculin/féminin entremêlées dans de gros riffs, et tout ça laisse songeur. En écoutant les chansons Fall By The Wayside et Distance, on se fait des films, des spirales tournent devant nos yeux, les filles ondulent, je suis une pure vapeur.
En revanche, les fans des Ramones vont terriblement s’ennuyer.
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Greg Lamazères
http://www.budapestmusic.fr/album
Ouverture de portes : 19h30
C’est une soirée à trois, on annonce aussi : Mélodie en Sous Sol (M.E.S.S) – chanson electro – et PAN (Trip Hop)
Entrée : 7 €
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