La traditionnelle présentation de la saison prochaine d’opéra et de ballet de l’institution toulousaine était cette année organisée sous forme de petit déjeuner de presse. A l’exception de ceux qui se trouvent dans le secret des dieux, il s’agissait là de découvrir les ouvrages, les spectacles que le vénérable théâtre toulousain présentera au cours de la saison 2016-2017. Assis aux côtés des responsables municipaux, Francis Grass (Délégué aux politiques culturelles) et Marie Déqué (Déléguée aux musiques), le Directeur artistique, Frédéric Chambert, le Directeur de la danse, Kader Belarbi, et l’Administratrice Générale, Janine Macca, ont ainsi levé le voile sur le contenu de la nouvelle saison.
En ouverture de séance, Francis Grass et Marie Déqué ont tenu à réaffirmer le soutien de la ville aux activités de l’institution, d’autant plus que la responsabilité du Théâtre, tout comme celle de l’Orchestre National du Capitole, sont maintenant dévolues à la Métropole et non plus seulement à la Mairie de Toulouse. Le prestige dont bénéficie la salle toulousaine sur le plan national et international reste lié, rappelons-le, à la large palette de ses activités qui fait d’elle l’un des rares théâtres lyriques de création : décors et costumes, en particulier.
Au cours de sa présentation de la saison lyrique, Francis Chambert a rappelé le rôle éducatif dont le Théâtre peut s’enorgueillir : ainsi, 230 rencontres avec toutes sortes de publics sont programmées avec un effort particulier en direction des jeunes. Outre les représentations lyriques elles-mêmes, la série des Midis du Capitole (récitals de jeunes chanteurs) et celle des concerts du Chœur, sous la direction d’Alfonso Caiani, et bien sûr la grande saison chorégraphique animée par Kader Belarbi, constituent les facettes indispensables du fonctionnement harmonieux de l’institution.
En outre, le Concours international de chant de Toulouse, fondé par la Ville en1954 connaîtra sa 51ème édition du 5 au 10 septembre prochains. Le jury sera présidé par Eva Wagner-Pasquier, arrière-petite fille du compositeur et Co-directrice émérite du Festival de Bayreuth.
La saison lyrique à proprement parler comportera 9 opéras, dont un ouvrage destiné aux enfants : Brundibár du compositeur Hans Krása, ouvrage créé en 1943 dans le camp de Terezin, en Tchécoslovaquie : un symbole d’espoir et de résistance. Dirigé par Christophe Larrieu, Brundibár sera présenté au Théâtre Jules-Julien.
Deux opéras français rarement donnés ouvriront et clôtureront la saison 2016-2017. Béatrice et Bénédict, d’Hector Berlioz, comédie pleine de vie et d’humour, signe le retour du compositeur vers Shakespeare pour son dernier opéra. Le Prophète, de Giacomo Meyerbeer, véritable «cathédrale» lyrique selon Frédéric Chambert, célèbrera le grand opéra « à la française ».
Trois opéras italiens de trois des compositeurs les plus représentatifs de la péninsule mêleront tradition et retrouvaille. Le Turc en Italie de Gioacchino Rossini et Lucia de Lammermoor, de Gaetano Donizetti, sont régulièrement représentés. Ce n’est pas le cas d’Ernani, de Giuseppe Verdi dont ce serait le premier retour à Toulouse depuis 1932 ! L’Enlèvement au Sérail, œuvre charnière de Wolfgang Amadeus Mozart, sera l’objet d’une nouvelle coproduction. Quant aux fêtes de fin d’année, elles seront célébrées avec le Candide, de Leonard Bernstein, d’après Voltaire, un mélange de musique classique et de « musicals ».
Enfin, la création sera une fois encore au rendez-vous avec la commande et la nouvelle coproduction de L’Ombre de Venceslao, du compositeur argentin Martin Matalon, sur un livret de Jorge Lavelli qui concevra également la mise en scène. Neuf maisons françaises d’opéra s’associent pour cette création.
Parmi les interprètes sollicités pour ces ouvrages, on retrouve quelques noms d’habitués comme le ténor Joel Prieto (Bénédict), la basse Pietro Spagnoli (Selim du Turc en Italie), la soprano Jane Archibald (Konstanze de L’Enlèvement au Sérail), Alfred Kim (Ernani) et la soprano Tamara Wilson (Elvira d’Ernani), la soprano Nadine Koutcher (Lucia). Quelques nouveaux noms de chanteurs et de metteurs en scène apparaissent également témoignant ainsi d’un renouvellement intéressant.
30 septembre au 11 octobre : Béatrice et Bénédict (Hector Berlioz) – Nouvelle coproduction
Tito Ceccherini, direction musicale
Richard Brunel, mise en scène
18 au 29 novembre : Le Turc en Italie (Gioacchini Rossini) – Nouvelle coproduction
Attilio Cremonesi, direction musicale
Emilio Sagi, mise en scène
20 au 31 décembre : Candide (Leonard Bernstein) – Nouvelle coproduction
James Lowe, direction musicale
Francesca Zambello, mise en scène
27 janvier au 5 février : L’Enlèvement au sérail (Wolfgang A. Mozart) – Nouvelle coproduction
Tito Ceccherini, direction musicale
Tom Ryser, mise en scène
10 au 21 mars : Ernani (Giuseppe Verdi) – Nouvelle production
Daniel Oren, direction musicale
Brigitte Jacques-Wajeman, mise en scène
2 au 9 avril : L’Ombre de Venceslao (Martin Matalon) – Commande et nouvelle production
Ernest Martinez Izquierdo, direction musicale
Jorge Lavelli, mise en scène
19 au 30 mai : Lucia de Lammermoor (Gaetano Donizetti) – Production 1998
Maurizio Benini, direction musicale
Nicolas Joel, mise en scène
23 juin au 2 juillet : Le Prophète (Giacomo Meyerbeer) – Nouvelle production
Claus Peter Flor, direction musicale
Stefano Vizioli, mise en scène
Les informations « chiffrées » apportées par Janine Macca, (un taux de fréquentation de l’ordre de 90 % pour les opéras et de 84 % des ballets) témoignent de la bonne santé de l’institution.
Une question posée au cours de cette présentation évoque un sujet sensible, celui de la durée de la présence, à la tête du Théâtre du Capitole, de Frédéric Chambert. Ce dernier, tout en réservant sa réponse, évoque son contentieux avec la municipalité et ne souhaite pas «brouiller» cette présentation. Les instances juridiques sollicitées se prononceront…
Comme l’atteste en particulier la forte fréquentation de l’exposition « Costumes en Scène » à l’espace EDF du Bazacle, l’intérêt du public pour le monde l’opéra n’est pas près de se tarir.
Signalons enfin la journée portes ouvertes intitulée « Tous à l’Opéra » qui permet à tous les curieux de pénétrer dans les lieux mêmes où s’élaborent les spectacles d’opéra et de ballet, c’est-à-dire le Théâtre du Capitole. Du samedi 7 mai à 11 h au dimanche 8 mai à 19 h, l’accès sera libre pour permettre à tous les publics de découvrir ou de redécouvrir costumes, maquettes de décors et accessoires dans les foyers du Théâtre, place du Capitole.
Pendant toute la durée du week-end, l’accès à la salle de spectacle sera libre et gratuit de 12 h 15 à 13 h 30.
Serge Chauzy
Une chronique de ClassicToulouse
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