Orestie – Culture 31

Tout le monde se souvient du bruit qu’avaient fait les reprises d’Einstein on the Beach de Bob Wilson ? Une véritable folie ma ~~bonne dame~~.
Cet opéra créé en 1976 avait été repris plusieurs fois, notamment en 1992 et en 2014.
Eh bien aujourd’hui en 2016, nous attendons tous la reprise d’Orestie de Castellucci !

Orestie © Guido Mencari

Ce spectacle a été présenté pour la première fois en 1997 au Festival d’Automne de Paris.
En ce temps là ~~j’avais vingt ans~~, Roméo Castellucci n’œuvrait pas en son nom propre mais avec la Societas Raffaello Sanzio.
L’Orestie de cette époque eut un franc succès, soyons honnête.

Aujourd’hui Castellucci en a fait du chemin ! On se souvient de son « Sur le concept du visage du fils de Dieu » qui avait défrayé la chronique en 2011, déchaînant les foudres des associations catholiques. Tout comme le Golgota Picnic de Rodrigo Garcia.
Heeeiiinnn heeeiiinnn, 2011 : l’année du scandale.

L’Orestie, c’est LA trilogie d’Eschyle avant tout !

Pour la faire courte, dans le premier épisode Agamemon revient victorieux de la guerre ~~tranquillou bilou~~ à Argos, pour rejoindre sa chère et tendre Clytemnestre. Sauf que bon, elle lui en veut un peu d’avoir sacrifié leur fille et il se trouve que le cousin de Monsieur (Egisthe) ne l’aime pas trop non plus du coup, bim, ils décident de partager la même couche et, de fil en aiguille, de le tuer à son retour.

Deuxième épisode, leur fils Oreste revient mais papa a été assassiné et suivant les bons conseils de l’oracle de Delphes, il est censé tuer les meurtriers. Alors, voilà, il les tue. Mais il se rend quand même matricide et ça c’est pas cool.

Troisième épisode, Oreste décide d’aller se faire protéger par l’oracle de Delphes, j’ai nommé Apollon. Parce que suite à son meurtre, les Erinyes lui cassent un peu la tête. Après moults tergiversations et accords, elles se barrent et Apollon décide que désormais c’est bon y’en a marre de la loi matriarcale (symbolisée par les Erinyes, oui faut suivre un peu), ce sera désormais la loi patriarcale qui régnera. Youpiiiiiiiiiiiiii !

Attention, ceci n’est pas la saison 6 de Game Of Thrones même si ça pourrait…

Mais, restons sérieux cinq minutes, Castellucci s’est fait son nom et, depuis quelques temps déjà, est une référence en matière de mise en scène..

Suivant le plasticien Italien : « Refaire un spectacle après tant d’années n’est pas une bonne idée. Mais le fait est là : je ne le refais pas. Je le trouve par terre, je le ramasse comme un objet nouveau, fabriqué et jeté par un inconnu, il y a une vie. (…) L’indicible horreur prend forme dans une glaciale beauté et me parle de moi, spectateur »

Et avec les visuels de qualité que nous pouvons apprécier….

… On se dit que ça va être intéressant. Très intéressant même !

On l’attendrait comme on attend un Hedda Gabler d’Ivo Van Hove ou d’Ostermeier. On l’attend comme on attendait la mort de Geoffrey dans Game of Thrones. On attendait mai 2016 pour ça, et accessoirement pour le retour des beaux jours.

En bref, le messie c’est lui. Et c’est pour cette année. Et même ce mois ci !