Le nouveau projet du Théâtre du Pont-Neuf expliqué par Laurent Pérez et Olivier Jeannelle: neuf ans après l’ouverture du TPN, rencontre avec les codirecteurs de l’Émetteur, l’une des quatre compagnies en charge de la gestion du théâtre, à l’occasion du festival des Compagnies Fédérées qui remet trois créations à l’affiche et propose des lectures.
Quel est le nouveau projet du TPN ? Et quelle est la raison de cette mutation ?
Olivier Jeannelle : «Economiquement le projet du TPN n’était plus viable. En terme de billetterie, il n’était pas rentable. Comme nous étions dans un processus de fédération entre les compagnies l’Emetteur (compagnie associée au TPN), Post-Partum, Querida et le collectif FAR, nous avons décidé d’élargir cette mutualisation au théâtre pour en faire un espace de pratique et de création théâtrale, une base de travail dédié aux compagnies.»
Laurent Pérez : «Le projet est d’ouvrir le lieu à de très jeunes compagnies toulousaines, dès la fin de la saison, en leur proposant des résidences courtes dans leur phase de création ou de finalisation ainsi qu’un accompagnement technique, artistique et administratif.»
Quel est le rôle du TPN dans le paysage théâtral toulousain ?
O. J. : «Les espaces de travail dédiés à la fabrication font défaut à Toulouse. Avec son plateau de 8 mètres sur 8, le TPN propose cet espace-là adaptable à chaque création et au travail de pratique des amateurs. Le TPN s’inscrit dans une mission de service public que nous allons déployer avec la municipalité. Nous mettons actuellement en place un dispositif de travail dont j’aurais rêvé quand j’avais 20 ans.»
Cela signifie-t-il qu’il n’y a plus d’accueil public ?
L. P. : «Le TPN n’est clairement plus un espace de programmation. L’ouverture au public sera ponctuelle, à l’occasion de sorties de résidences ou lors du festival des compagnies résidentes, en janvier et février : les spectateurs peuvent y voir ou revoir les créations emblématiques des compagnies telles que « Nunzio », « la Douleur » ou « la Secrète obscénité de tous les jours » (photo), associées à des lectures.»
O. J. : «Le TPN n’est pas fermé ! Il fonctionne différemment. Il était important de redonner une identité artistique au lieu. Avec ce groupement de compagnies, cette identité va se préciser peu à peu.»
Propos recueillis par Sarah Authesserre
pour le mensuel Intramuros
Lectures, mardi 26 janvier à 20h00, samedi 13 février à 18h00 (entrée libre).
« La Douleur », du jeudi 28 au samedi 30 janvier, 20h00.
« La Secrète obscénité de tous les jours », du jeudi 4 au samedi 6 février, 20h00.
« Nunzio », du jeudi 11 au samedi 13 février, 20h00.
TPN, 8, place Arzac, Toulouse.
Tél. : 05 62 21 51 78.
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photo: « La Secrète obscénité de tous les jours »