Après sa prestation unanimement salué dans « Les Châteaux de sable » pour son rôle d’agent immobilier le mois dernier, l’actrice Jeanne Rosa sera de nouveau à l’affiche le 10 juin dans le film « Un Français » réalisé par Diastème, où elle interprète impeccablement Kiki, la fille de la bande.
Ma chronique du film « Un Français » est ici.
Ma rencontre avec Diastème le réalisateur du film et le journaliste Guy Birenbaum réalisée le 8 et le 10 mai est ici.
Ma rencontre avec l’actrice Jeanne Rosa, ci-dessous.
Auriez-vous acceptez le rôle de Kiki s’il avait été écrit et dirigé par quelqu’un d’autre que Diastème ?
Pourquoi pas mais est-ce que le rôle aurait été aussi riche ? Diastème sait écrire des vrais seconds rôles, ce qui est rare.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le rôle de Kiki ?
Kiki c’est une « suiveuse » mais c’est aussi une amoureuse. Je ne suis même pas sûre qu’elle ait des convictions politiques. Elle aime fumer des clopes et boire des bières avec sa bande. Elle est fidèle, libre et rock and roll. « Agressive et perdue », c’est ce que m’a dit un jour Fred Cambier, le costumier, pendant un essayage. Ça m’a beaucoup inspiré.
Comment Diastème vous a-t-il dirigée pour ce rôle ? Les plans-séquences ne permettent pas d’improvisation, mais lors des répétitions, avez-vous pu proposer des idées ?
Ni Diastème ni moi ne voulions en faire une caricature. C’est une fille comme les autres. Mais il fallait donner à voir sa liberté et donc lâcher un peu prise.
Je crois que Diastème aime se nourrir des propositions de l’acteur. Il ne garde pas tout, il peut même refuser des choses mais je pense qu’il fait sa tambouille avec tout ça. Il a en général et dès l’écriture, une idée assez précise de ce qu’il veut mais il écoute toujours ce qu’on a à lui proposer.
Quand j’ai interrogé Diastème sur les conditions de tournage non chronologique, il a déclaré « […] Alban a donc pris et perdu 15 kilos pour le rôle, ce qui fait un peu deniroesque, mais ce qui n’est vraiment pas rien. Samuel, Paul, Olivier et Jeanne ont eux aussi pas mal souffert.». Qu’est-ce qui a été, pour vous, le plus dur sur le tournage ?
La scène de l’hôpital. La dernière scène du film pour Kiki et donc la première scène pour moi, l’actrice. J’avais le trac. Beaucoup. Il fallait jouer le vieillissement, l’alcool, la fatigue, les nerfs qui lâchent… Et faire croire à ce couple et faire exister cette amitié avec Marco alors que c’était mon premier jour de tournage. Mais c’est finalement cette scène qui a déterminé tout le reste, c’est-à-dire tout ce qui se passe avant. Tourner dans l’ordre « déchronologique » avait finalement du bon.
Ce dont vous êtes la plus fière sur ce tournage ?
Je suis très fière d’avoir participé à ce film qui me semble aujourd’hui nécessaire. Et qui, en plus, est un beau film de cinéma.
Pour « Les Châteaux de sable », votre interprétation a été unanimement saluée par la critique, au point d’entendre « le film aurait pu se braquer sur elle plutôt que sur les deux autres [personnages]» mais c’était presque à chaque fois accompagné de « on découvre une nouvelle comédienne », sans aucune allusion à vos performances au théâtre. Les réalisateurs français sont-ils aussi peu curieux que les critiques de cinéma envers les comédiens de théâtre ?
Je ne sais pas. Je sais juste que c’est très agréable d’être une découverte. J’espère l’être encore longtemps, aussi paradoxal que cela puisse paraître.
Vos futurs projets ?
Deux courts-métrages dans lesquels je viens de tourner, -« L’Armoire » de Sébastien Carfora et Serval et « Chaumier » de Bastien Daret et Arthur Goisset-, une participation à laquelle je tenais dans le prochain film de Diastème « Pimpette » et un premier long-métrage de Sébastien Marnier « Irréprochable » avec Marina Foïs, cet été.
« Un Français » de Diastème, drame, 1h38, sortie nationale le 10 juin
Avec Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy, Olivier Chenille, Jeanne Rosa, Patrick Pineau, Lucie Debay